À Charles Spon, le 8 novembre 1644, note 1.
Note [1]

« Puisse Dieu le permettre. »

V. note [12], lettre 92, pour les Institutions médicales de Caspar Hofmann, dont le libraire Jean-Antoine i Huguetan achevait alors l’impression à Lyon.

Le frontispice présente un petit portrait de l’auteur en médaillon, avec sa devise ;

Sic ego cantabricam cum spinis tempero rusci.

[Quant à moi, j’équilibre ainsi les épines du myrte sauvage avec la giroflée].

Il est placé au-dessus du faux titre qui est flanqué de deux colonnes.

  • Sur celle de gauche, un laboureur debout sur un escargot tient une bêche et une branche de feuillage, avec cette devise sur le piédestal : Labor omnia vincit improbus [Un travail acharné vient à bout de tout] (Virgile, Géorgiques, vers 145‑146).

  • Sur la colonne de droite, une jeune fille rayonnante, se tient debout sur un globe terrestre, tenant une branche de palme et un livre. Sa devise est inscrite en grec (transcrite avec développement des ligatures et respect de l’accentuation) :

    εἷς θεος ἐστι.θεῷ
    δ’ ἓν σύμφυτον
    Αληθεια.
    [Il est un seul dieu et, seule consubstantielle à Dieu, la Vérité].

    Je ne serais jamais parvenu à ce résultat sans l’aide savante et diligente de la Pr Sophie Minon, directeur d’études à l’École des hautes études pratiques, Sciences historiques et philologiques ; elle nous gratifie en outre de ce commentaire :

    « La vérité est présentée comme d’ordre mathématique et consubstantielle au nombre chez un pythagoricien comme le philosophe Philoloas de Crotone, au ve s. av. J.‑C. (fr. 11, 29, Diels Kranz) : ἁ δ’ ἀλήθεια οἰκεῖον καὶ σύμφυτον τᾶι τῶ ἀριθμῶ γενεᾶι. Un fragment (186, 14 Thesleff), attribué cette fois au fondateur de l’école, Pythagore (vie s. av. J.‑C., v. note [27], lettre 405), nous transmet par ailleurs l’une des sentences les plus anciennes qui posent, en Grèce antique, les fondements du monothéisme de l’ère chrétienne, et ce sous la forme la plus condensée qui soit (phrase nominale) : ὁ μὲν θεὸς εἷς [le dieu (est) unique]. L’article (ὁ), en ces temps païens, a valeur démonstrative, explicative, définissant ce qu’est l’entité “ dieu ”, ou indiquant qu’il en a déjà été question dans le contexte précédent (que le fragment ne nous a pas transmis).

    Plus de dix siècles plus tard, au vie s. de notre ère, le philosophe stoïcien Simplicius, dans ses commentaires au Manuel d’Épictète, parle, à son tour, de vérité de l’être (τῶν ὄντων) en la présentant comme consubstantielle à l’âme douée de raison (τὴν λογικὴν ψυχὴν […], καὶ σύμφυτον αὐτῇ τὴν τῶν ὄντων ἀλήθειαν).

    Nous pourrions alors avoir ici, avec dix autres siècles de recul, l’adaptation chrétienne de ces reliques d’une philosophie tardo-antique qui aurait opéré le syncrétisme entre stoïcisme et pythagorisme. »

Sous le faux titre, dans un cartouche, est dessinée une vue cavalière des remparts et de la ville de Nuremberg.

V. note [9], lettre latine 125, pour la présentation de ce même frontispice par Hofmann lui-même (mais il le destinait à ses œuvres complètes de Galien en grec et français qui n’ont jamais vu le jour).

Le livre contient deux index : au début, celui des chapitres (Index capitum) ; à la fin, celui des matières (Index rerum et verborum memorabilium, quæ hoc Institut. Medic. volumine continentur, in sex partitus [Index des choses et des mots remarquables contenus en ce volume des Institut. Médic., divisé en six livres]).

L’achevé d’imprimer est du 18 mars 1645.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 novembre 1644, note 1.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0115&cln=1

(Consulté le 11/12/2024)

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