À Charles Spon, le 22 juin 1655, note 27.
Note [27]

« il connaissait l’art de se taire, au point qu’on pouvait le compter à juste titre parmi les pythagoriciens. »

Pythagore, philosophe grec, auteur du système de la métempsycose, vivait au vie s. av. J.‑C. ; il avait formé de son école une sorte de corporation monastique vouée à des pratiques austères. {a}

Pythagoriciens (Trévoux) :

« Nom d’une secte d’anciens philosophes qui suivaient la doctrine de Pythagore de Samos, fils d’un lapidaire qui mourut âgé de 90 ans, l’année 4e de la 70e olympiade, c’est-à-dire environ cinq cents ans avant Jésus-Christ. Pythagoricus, Pythagoræus. On appellait aussi cette secte, la secte italique, parce que Pythagore, après avoir voyagé en Égypte, dans la Chaldée et jusqu’aux Indes, pour s’instruite, et étant revenu dans sa patrie, mais ne pouvant souffrir la tyrannie de Polycrate, ou de Syloson, il se retira dans la partie orientale d’Italie, qu’on appelait la Grande Grèce, {b} et c’est là qu’il enseigna et qu’il forma sa secte. Habile en tout, il excellait principalement dans les mathématiques. Il donna de nouvelles règles d’arithmétique et perfectionna la géométrie. Il se fondait beaucoup sur la science mystérieuse des nombres. Il enseigna le premier la métempsycose. {c} Il se fit si fort estimer par sa science, son habileté et sa vertu qu’on le regarda comme un dieu. Les Métapontins {d} lui érigèrent un temple et des autels. C’était le héros, ou plutôt l’idole de Porphyre et de Jamblique, ils l’opposent à Jésus-Christ. {e} Ils en font un dieu descendu tout exprès du ciel pour sauver les mortels. »


  1. V. note [31] du Faux Patiniana II‑4 pour le silence que Pythagore était réputé commander à ses disciples, et pour une de ses funestes conséquences.

  2. V. note [67] du Patiniana i‑2. Polycrate était un tyran de Samos, et Syloson, son frère.

  3. Réincarnation : une même âme peut animer successivement plusieurs corps humains ou animaux, voire végétaux.

  4. Habitants de Metaponte dans le sud de l’Italie (Basilicate).

  5. V. notes [27] (notule {c‑v}) du Borboniana 9 manuscrit pour Prophyre, et [46] du Borboniana 7 manuscrit pour Jamblique et les néoplatoniciens dont la philosophie était imprégnée de pythagorisme.

L’oncle de Siméon Courtaud, Jean Héroard, médecin de Louis xiii, tint le journal de santé de son illustre patient, sous le titre de Ludovicotropie (v. note [30], lettre 117) ; aucune partie de ce manuscrit n’a été imprimée avant 1834.

Le Genius Pantoulidamas (Paris, 1654, v. note [35], lettre 399) contient une biographie de Héroard, écrite en latin par les Montpelliérains ; elle est trancrite, traduite et annotée dans les Les deux Vies de Jean Héroard (v. ses notes [45][80]).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 22 juin 1655, note 27.

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(Consulté le 19/03/2024)

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