À Charles Spon, le 30 septembre 1650, note 11.
Note [11]

V. note [8], lettre 235, pour le siège manqué de Guise par les Espagnols fin juillet 1650 (soit deux et non quatre mois auparavant). Le 20 septembre l’accord de la cour pour entamer des négociations de paix avec l’archiduc Léopold (v. note [54], lettre 242) était parvenu entre les mains du duc d’Orléans, sous condition formelle qu’il ne cédât rien sur la liberté des princes. Monsieur ne désirant pas y participer personnellement, y avait envoyé des plénipotentiaires : le garde des sceaux Châteauneuf, le premier président du Parlement, Mathieu Molé, et le comte d’Avaux, accompagnés du nonce Bagni et de Contarini, secrétaire de l’ambassadeur de Venise à Paris (v. note [14], lettre 234).

Journal de la Fronde (volume i, fo 297 vo, 23 septembre 1650) :

« Mais toutes ces dispositions ont été inutiles parce que les Espagnols ne veulent point faire la paix et leur procédé donne bien à connaître qu’ils n’avaient envoyé faire la proposition que pour donner lieu à quelque sédition dans Paris et tâcher de ruiner par là le crédit que S.A.R. {a} s’est acquis parmi les peuples ; puisque l’Archiduc, après avoir retenu le trompette 4 ou 5 jours, pendant lesquels il a decampé de Bazoches et de Fismes et s’est retiré à Cormicy {b} avec toute son armée, l’a renvoyé avec 2 lettres, l’une adressée à S.A.R. et l’autre à M. le nonce, laquelle lui fut rendue à Nanteuil et contenait une prière que l’Archiduc lui fait de ne se donner point la peine de l’aller trouver parce que le traité de paix traînerait trop en longueur, puisque M. le duc d’Orléans envoyait des ministres et n’y venait pas lui-même, et qu’il ne pouvait pas y travailler à moins que le tout se passât de la façon qu’il avait écrite à S.A.R. ; ce qui obligea M. le nonce et M. d’Avaux à s’en revenir dès hier au soir. »


  1. Son Altesse Royale, le duc d’Orléans.

  2. Une vingtaine de kilomètres au nord de Reims.

Dans son autre lettre, l’archiduc disait au duc d’Orléans (ibid. fo 297 vo‑298 ro) :

« qu’après avoir choisi le temps, le lieu et les personnes, suivant la permission qu’elle lui en avait donnée, il avait cru qu’elle {a} se serait trouvée le 18 de ce mois au lieu nommé afin de conclure promptement la paix ; mais que son pouvoir {b} ne s’étendait pas jusque-là qu’il y pût faire travailler par des ministres qui y emploieraient un trop long temps, et que puisqu’elle n’y était pas venue, il la priait de conserver pour une autre conjoncture la bonne volonté qu’elle avait de faire la paix à cause qu’il n’avait point de temps à perdre, et avec charge de commandement d’une armée de laquelle il est obligé d’avoir soin. »


  1. S.A.R.

  2. Celui du roi d’Espagne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 septembre 1650, note 11.

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(Consulté le 27/04/2024)

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