Tout au long du xviie s., quatre Faucon (ou Faulcon) de Ris (aujourd’hui Ris-Orangis, dans le département d’Essonne) se sont succédé dans la charge de premier président du parlement de Rouen (Popoff, no 1155 ; et Amable Floquet, Histoire du parlement de Normandie, Rouen, Édouard Frère, 1842, in‑4o, tome septième, pages 715‑716) :
- Alexandre ii, nommé en 1608, avait auparavant été conseiller au parlement de Rennes puis maître des requêtes (1595) et président au Grand Conseil (v. notes [16] et [17] du Borboniana 10 manuscrit pour d’autres détails sur sa carrière) ;
- Charles, premier du nom, frère puîné d’Alexandre, nommé en 1628, après avoir été conseiller au parlement de Rennes (1600), puis maître des requêtes (1610-1628), mort « le 3 août 1647 à Dieppe, en finissant une harangue au roi » (v. infra pour les récits qu’en ont donné la Grande Mademoiselle et Le Fèvre d’Ormesson) ;
- Jean-Louis (dont Guy Patin signalait ici la mort), fils de Charles, avait présidé le parlement de Normandie de 1647 à 1663, après avoir été maître des requêtes (1636) et intendant de justice à Lyon (1643-1644) ;
- Charles, second du nom (1612-1693), marquis de Charleval, fils de Jean-Louis, fut premier pésident de 1686 à 1692 (entre 1663 et 1686, la charge avait vaqué pendant sept ans, puis été occupée pendant six ans par Claude Pellot) ; Charles se fit aussi connaître comme poète.
V. note [16] du Borboniana 10 manuscrit pour Alexandre i et Claude Faucon de Ris, les grand-père et père d’Alexandre ii et de Charles (premier du nom).
Mlle de Montpensier (Mémoires, volume 1, première partie, chapitre iv, page 121, année 1646) a signalé la mort dramatique de Charles, premier du nom :
« Le premier président du parlement de Rouen, homme de mérite et de vertu, âgé de soixante ans, tomba en faiblesse vers la fin de sa harangue, {a} dont les termes furent fort véritables. Il sentit quelques convulsions et pour terminer sa harangue, il dit au roi qu’il mourait son très humble et très obéissant, et très fidèle serviteur et sujet. Il sortit aussitôt du cabinet de la reine, où il avait fait sa harangue ; il tomba sur le degré, perdit la parole et mourut une demi-heure après, {b} fort regretté de ceux de sa connaissance. »
- Prononcée à Dieppe devant la reine régente, Anne d’Autriche, et le dauphin.
- Si cette narration est fidèle, elle évoque aujourd’hui une hémorragie cérébrale massive touchant l’hémisphère majeur (siège de la parole, ordinairement du côté gauche de l’encéphale).
Olivier Le Fèvre d’Ormesson en a aussi parlé dans son Journal, en date du 10 août 1647 (tome i, page 391) :
« On me dit la mort du premier président de Rouen, lequel ayant dîné chez M. de Montigny, gouverneur de Dieppe, remarqua qu’ils étaient treize à table. L’on fit venir un fils de M. de Montigny. Le premier président témoigna n’avoir jamais eu plus de santé. Ensuite, il fut faire sa harangue, qui fut mauvaise, et se retirant sur le bas de la montée, il tomba mort sans dire autre chose < que > “ Mon Dieu, que je me trouve mal ! ” Il fut porté dans la chambre de M. de Guitaut où la reine le fut voir. On lui donna force coups de lancette, mail il était mort. »
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