Note [15] | |
« ce vaurien qui sévit toutes les semaines a besoin d’ellébore [v. note [30], lettre 156] ou d’une médecine plus énergique, la flamme et le fer. » Les fanfaronnades de Guy Patin visaient un factum de Théophraste Renaudot contre la Faculté de médecine de Paris (v. note [9], lettre 96) et la Requête présentée à la reine par Théophraste Renaudot en faveur des pauvres malades de ce royaume (sans lieu, ni nom, ni date [1643], in‑fo de huit pages). Après la mort de Richelieu, la Faculté avait repris de plus belle les hostilités contre Renaudot. Le 9 janvier 1643, elle avait décidé d’adresser au roi et à son Conseil une supplique qui viserait les entreprises du Gazetier. Elle avait chargé Patin, alors censeur, et son collègue Antoine Charpentier de rédiger cette pièce que le doyen, Michel i de La Vigne, et sept docteurs étaient allés porter au chancelier le 12 juillet 1643 :
Contestant la validité juridique de ces deux arrêts favorables à Renaudot, la Faculté concluait en demandant au roi de tenir le Conseil hors de ce différend et que les parties se pourvoient désormais « devant le prévôt de Paris et par appel au Parlement » (Comment. F.M.P., tome xiii, fo 179). C’était traîner Renaudot devant des juges, amis de la Faculté, qui n’auraient aucune bienveillance pour lui. Le 7 août, le Conseil avait rendu un arrêt donnant gain de cause à la Faculté et renvoyant le procès par devant le prévôt de Paris. Le 12 août, le doyen avait fait signifier cet arrêt à Renaudot. Il se sentit perdu ; comme on avait ressuscité contre lui une vieille affaire compromettante pour Anne d’Autriche, qu’il avait publiée en 1633 dans la Gazette par ordre de Richelieu (v. note [9], lettre 96), il pensa que cette accusation n’avait pas été étrangère à l’arrêt pris contre lui et il adressa sa Requête… à la régente, dont voici le début :
Renaudot demande à la reine de tenir l’engagement que le roi avait pris de faire bâtir un établissement pour recevoir les pauvres malades (« et toutefois ne sont pas assez misérables pour se faire porter à l’Hôtel-Dieu »), propose ses bons offices à la reine et se justifie auprès d’elle des quelques maladresses commises dans la Gazette en 1633, concluant en ces termes :
Insensible à cette supplique et peut-être bien contente de prendre sa revanche sur le Gazetier de 1633, la reine abandonna Renaudot à son sort en faisant donner une suite favorable à la requête de la Faculté contre lui. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Claude II Belin, le 12 septembre 1643, note 15.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0092&cln=15 (Consulté le 13/12/2024) |