Note [18] | |
« un nommé » remplace ici un passage que Guy Patin a rayé : « deux hommes, dont l’un s’appelle L’Esprit (fils d’un médecin de Béziers) qui demeurait chez M. le Chancelier, {a} et est frère de M. Esprit, médecin de M. le duc d’Anjou ; {b} l’autre s’appelle… » Jean-Hérault de Gourville (La Rochefoucauld, Limousin 1625-Paris 1703), après une enfance misérable, a connu une étonnante carrière politique. À 17 ans, il avait été placé comme petit clerc chez un procureur d’Angoulême. Six mois plus tard, son frère, maître d’hôtel de l’abbé de La Rochefoucauld, le faisait admettre dans cette maison en qualité de valet de chambre. Au bout de trois ans, le prince de Marcillac, futur duc de La Rochefoucauld (v. note [7], lettre 0219) et frère de l’abbé, le prit pour son maître d’hôtel et l’emmena avec lui à l’armée. C’était au moment de l’ouverture de la campagne de 1646. Gourville fit si bien que le prince l’éleva aux fonctions de secrétaire. Gourville devint alors l’un des principaux agents politiques du parti condéen pendant la Fronde. La guerre civile terminée, Gourville s’était entremis dans l’accommodement du duc de La Rochefoucauld avec la cour puis s’était mis au service du prince de Conti, en Catalogne et en Languedoc. Devenu homme d’importance et déjà riche, Gourville était revenu à Paris pour se replonger dans les intrigues secrètes au service de Mazarin et de Nicolas Fouquet, procureur général et surintendant des finances alors en pleine ascension. Il en a parlé lui-même dans ses Mémoires (pages 93‑94) :
Gourville sortit de la Bastille en avril ou mai 1657 pour reprendre ses affaires jusqu’à la chute de Fouquet ; condamné alors à mort par contumace, comme un des principaux agents du surintendant déchu, il s’enfuit à Bruxelles pour y intriguer de nouveau, mais en faveur du prince de Condé, auprès de la cour d’Espagne. Amnistié sans difficulté, Gourville eut l’honneur d’être favorablement présenté à Louis xiv par le prince de Condé, à Chantilly, en avril 1671. Vers le milieu du mois de juin 1702, au crépuscule d’une des vies les plus aventureuses du xviie s., Gourville dicta ses mémoires en quatre mois et demi, sans avoir recours à personne et sans autre aide que ses souvenirs. Ils parurent pour la première fois sous le titre de Mémoires contenant les affaires auxquelles il a été employé par la cour depuis 1642 jusques en 1698 (Paris, Ganeau, 1724, 2 volumes in‑12). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 22 novembre 1656, note 18.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0453&cln=18 (Consulté le 20/09/2024) |