À André Falconet, le 8 mai 1665, note 18.
Note [18]

La reine Catherine était Catherine de Médicis, que George Buchanan (v. note [11], lettre 65) a affublée du surnom de καθαρμα dans son curieux poème intitulé De Nicotiana falso nomine Medicæa appellata [De la Nicotiane affublée du faux nom de Medicæa] (v. note [28], lettre 1019).

Nicotiane, tabac, petun, herbe à la reine sont (Furetière) :

« les noms qu’on donne à une herbe qui vient originairement de l’Amérique, qui dessèche le cerveau et fait éternuer, à qui on donne diverses préparations pour la prendre en poudre par le nez, ou en machicatoire par la bouche, ou en fumée avec une pipe. Le président Nicot l’envoya en France pendant qu’il était ambassadeur en Portugal en 1560 ; et il lui a donné son nom, comme il témoigne lui-même dans son Dictionnaire. Il dit qu’elle a une merveilleuse vertu contre toutes les plaies, dartres, ulcères et Noli me tangere. {a} Catherine de Médicis l’a voulu faire appeler Médicée, de son nom ; de là vient qu’on l’appelle encore en plusieurs lieux, herbe à la reine. Elle était venue de la Floride où quelques-uns disent qu’on l’appelait petun. »

Voici ce qu’en a écrit Jean Nicot lui-même à l’entrée Nicotiane de son dictionnaire :

« Est une espèce d’herbe, de vertu admirable pour guérir toutes navrures, plaies, ulcères, chancres, dartres et autres tels accidents au corps humain, que Jean Nicot de Nîmes, conseiller du roi et maître des requêtes de l’Hôtel dudit Seigneur, étant ambassadeur de Sa Majesté très-chrétienne en Portugal, lequel a recueilli ce présent Trésor ou Dictionnaire de la langue française, envoya en France l’an mil cinq cent soixante. Dont toutes provinces de ce royaume ont été engées {b} et peuplées, à cause de quoi ladite herbe a obtenu et porté ledit nom de nicotiane. »


  1. « Ne me touche pas », nom qu’on donnait à un ulcère malin du visage.

    V. la triade 74 du Borboniana manuscrit (notule {c}, note [39]), pour la définition de la dartre ou lichen.

  2. Incommodées.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 8 mai 1665, note 18.

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(Consulté le 19/04/2024)

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