À Gilles Ménage, le 20 juillet 1651, note 24.
Note [24]

« Certains appellent catharma la nicotiane, {a} petun pour les indigènes ». {b}

En 1559, le roi François ii, fils aîné de Henri ii et de Catherine de Médicis, avait nommé Jean Nicot (Nîmes 1530-1604) ambassadeur de France au Portugal. Là-bas, le diplomate cultiva dans ses jardins des plants de tabac venus des Amériques et en envoya des feuilles à la reine, qui en apprécia les vertus médicinales. La nicotiane doit son nom à Nicot, mais il doit aussi sa célébrité à ses travaux philologiques, qui figurent dans le :

Trésor de la langue française, tant ancienne que moderne. Auquel entre autres choses sont les noms propres de marine, vénerie et fauconnerie, ci-devant ramassés par Aimar de Ranconnet, {c} vivant conseiller et président des Enquêtes en Parlement. Revu et augmenté, en cette dernière impression, de plus de la moitié par Jean Nicot, vivant conseiller du roi et maître des requêtes extraordinaires de son Hôtel. Avec une grammaire française et latine, et le recueil des vieux proverbes de la France. Ensemble le Nomenclator de Junius, {d} mis par ordre alphabétique, et crû d’une table particulière de toutes les dictions. {e}


  1. Ménage définit le mot Nicotiane à la page 488 des Origines de la langue française, en insistant surtout sur ses liens avec la reine Catherine de Médicis.

  2. V. note [18], lettre 822, pour les différentes dénominations du tabac ; en l’appelant « catharimaria » au lieu de « catharma », Guy Patin s’est perdu entre le prénom de Catherine de Médicis et le surnom qu’on lui donnait (v. infra notule {c}, note [28]).

  3. V. note [52] du Patiniana I‑4.

  4. Nomenclator, omnium rerum propria Nomina variis linguis explicata indicans ; multo quam antea emendatior ac locupletior ; omnibus politioris literaturæ Studiosis necessarius. Hadriano iunio medico auctore. Cum indice locupletissimo.

    [Répertoire, qui procure les noms particuliers de toutes choses expliqués en diverses langues : {i} mieux corrigé qu’auparavant et fort enrichi, indispensable à tous ceux qui étudient les belles-lettres. Par Hadrianus Junius, médecin. {ii} Avec un trs riche index]. {iii}

    1. Définitions des mots en latin, suivies de leur traduction en allemand, français, italien et espagnol.

    2. Adriaen de Jonghe (Hoorn, Frise occidentale 1511-Arnemuiden, Zélande 1575).

    3. Francfort, Egnolphus Emmelius, 1620, in‑8o de 545 pages, pour l’une de nombreuses éditions.

  5. Paris, David Douceur, 1606, in‑fo en 4 parties de 674, 32, 24 et 190 pages.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Gilles Ménage, le 20 juillet 1651, note 24.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1019&cln=24

(Consulté le 03/12/2024)

Licence Creative Commons