Note [27] | |
Le 18 septembre 1648, Léonard Goulas (v. note [5], lettre 152) avait reçu l’ordre de se retirer à Ferrières, en même temps que Chavigny était emprisonné à Vincennes (dont il était le gouverneur) et Châteauneuf exilé à Rufec en Auvergne (Olivier Le Fèvre d’Ormesson, Journal, tome i, page 575). Goulas était jugé trop ami de Chavigny et mêlé à ses intrigues (Nicolas Goulas, Mémoires, tome ii, pages 376‑377, année 1648) :
Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, page 216, mardi 1er février 1650) :
Nicolas Fouquet, alors maître des requêtes, joua le rôle d’entremetteur pour le retour de Léonard Goulas, sous condition qu’il fût informateur de Mazarin auprès du duc d’Orléans (Nicolas Goulas, Mémoires, tome iii, pages 181‑182, année 1650) : « M. Fouquet ayant su qu’il désirait ses offices auprès du premier ministre, {a} ne manqua pas de le venir trouver et de se charger de ce qu’ils jugèrent à propos pour Son Éminence ; et sa négociation réussit si bien que les difficultés de son retour furent incontinent levées. J’ai su de M. Goulas que M. le cardinal voulant tirer quelque parole {b} de lui, conformes à celles que lui avait autrefois données M. de La Rivière, et dont les gens de commerce {c} sont si prodigues, il le refusa tout franc, se servant de cette raison, dont il se paya, {d} qu’il avait souffert que La Rivière le taillant en pièces six ans durant et le ruinant dans l’esprit de son maître, {e} et que cet homme lui ayant coupé bras et jambes, il se trouvait hors d’état de le servir ; mais que Son Éminence ayant des talents admirables, devait penser à gouverner Son Altesse Royale {f} et qu’il le ferait sans doute, les bons serviteurs de Monseigneur y contribuant, puisque c’était le bonheur de leur maître ; et que pour lui, il se tiendrait heureux d’y travailler si Son Éminence voulait prendre la peine de rétablir ce que La Rivière avait gâté. M. Fouquet, ami de M. Goulas, lui fit fort valoir les bonnes dispositions où il l’avait trouvé, {g} et le résolut enfin à son retour par cette raison que La Rivière l’ayant ruiné, il n’était plus en état de traverser ses desseins, {h} et qu’étant habile et connaissant son maître, il empêcherait toujours qu’aucun de sa Maison s’emparât de son esprit, par son propre intérêt, de peur de se trouver dans sa dépendance, pendant que Son Éminence en disposerait par elle-même et n’aurait à compter avec {i} personne. » |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 4 février 1650, note 27.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0216&cln=27 (Consulté le 10/11/2024) |