À Hugues II de Salins, le 25 avril 1659, note 3.
Note [3]

« en divers endroits. »

  • Dans son commentaire sur les Problèmes d’Aristote, {a} Ludovicus Septalius a transcrit, traduit en latin et longuement disserté sur leur section xxx, De iis, quæ ad animæ partem rationalem pertinent [Sur ce qui touche à la partie raisonnable de l’esprit], dont le (problème i pages 342‑361), traite longuement des mélancoliques, et commence par cette déclaration :

    Cur omnes, qui egregii fuerunt, vel in Philosophia, vel in civilibus, vel in poesi, vel in artibus videntur esse melancholici, et ita quidem, ut infestentur etiam a morbis, qui sunt ab atra bile, ceu fertur ab heroicis de iis, quæ sunt circa Herculem ?

    [Pourquoi tous ceux qui se sont rendus illustres, que ce soit en philosophie, en politique, en poésie ou dans les arts, sembleraient avoir été des mélancoliques, et ce à tel point qu’ils ont aussi souffert des maladies qui viennent de l’atrabile, ou accompli des actes héroïques tels ceux qu’on attribue à Hercule ?]

  • Caspar Hofmann a abondamment parlé d’eux et de leurs maladies dans ses Institutions médicales, en disant notamment (livre iv, § 9, page 553, édition de Lyon, 1645) : {b}

    Frigidi et sicci sunt Melancholici. […] Loquor autem heic præcipue de Melancholia naturali, et quæ facile inde sit, Atra-bile. Hac qui abundant, facie, totoque corpore nigri sunt, et pilosi, habitu gracili, et male curato, venis extuberantibus ob permistos flatus. Ipsi taciturni, avari, morosi, mirabilibus occupati imaginationibus, præcipue per noctem, ingenio tam varii, quam ipse Proteus. Melancholici sapientes Arist. qui sint, dixi.

    [Les mélancoliques sont froids et secs. (…) Je veux parler ici de la mélacolie naturelle, d’où naît très facilement l’atrabile. {c} Ceux chez qui elle abonde sont sombres de visage et de tout le corps, poilus, et de complexion fragile et mal soignée, avec des veines saillantes, car chargées de ventosités. Ils sont taciturnes, jaloux, moroses, accaparés par des rêveries merveilleuses, surtout la nuit, et d’esprit aussi changeant que Protée. {d} Ce seraient, dis-je, les mélancoliques sages d’Aristote].


    1. Lyon, 1632, v. note [9], lettre 8.

    2. V. note [12], lettre 92.

    3. Hofmann établissait une distinction entre mélancolie et atrabile, que je n’ai pas cherché à approfondir, me contenant de l’identité, tenue pour ordinaire, des deux humeurs (v. note [5], lettre 53).

    4. V. note [5], lettre de Jean de Nully, datée du 21 janvier 1656.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 25 avril 1659, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0558&cln=3

(Consulté le 26/04/2024)

Licence Creative Commons