À André Falconet, le 4 novembre 1650, note 5.
Note [5]

« il y a deux animaux suprêmement menteurs, les herboristes et les chimistes » : adage plusieurs fois repris, avec des variantes, par Guy Patin, dans ses lettres (v. notes [18], lettre 363, et [5], lettre 419), dans le Patiniana (v. note [9] de sa 3e partie) et peut-être aussi dans la première triade du Borboniana manuscrit (v. sa note [2]).

La chimie médicale (chimiothérapie) d’aujourd’hui a définitivement donné raison à Paracelse, mais on conçoit, étant donné l’extravagance du personnage, qu’il ait fallu bien du temps pour trouver la justification thérapeutique de ses visions alchimiques et dogmatiques.

Pour Guy Patin, la plupart des alchimistes, faute de pouvoir tenir leur extravagante promesse de transformer un vil métal en or, utilisaient leurs fourneaux pour fabriquer de la fausse monnaie et gagner ainsi leur pain au risque de leur misérable vie :

« On appelle faux monnayeur celui qui fait de la fausse monnaie, qui la ronge, qui l’altère ou qui la débite. C’est un crime capital qu’on met au rang de ceux de lèse-majesté. On punissait autrefois en France les faux monnayeurs du feu. La Coutume de Loudun porte : qui fait ou forge fausse monnaie doit être traîné, bouilli et pendu. En la Coutume de Bretagne, art 589, les faux monnayeurs seront bouillis puis pendus » (Furetière).

L’opinion de Patin était excessive car les manipulations et les audaces des alchimistes ont bel et bien été à l’origine de la chimie moderne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 4 novembre 1650, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0247&cln=5

(Consulté le 19/03/2024)

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