À Charles Spon, le 10 novembre 1653, note 5.
Note [5]

« Que désormais l’antimoine monte au Capitole sur un char doré, que désormais il triomphe de bon droit tiré par des chevaux blancs ! Applaudissez charlatans enfumés, applaudissez diseurs de bonne aventure ! Croyez-le, il n’y en aura pas un, sinon par jalousie, pour s’opposer aux triomphes que mérite une si insigne victoire avec tant de milliers d’hommes qu’il a tués. […] Ris Gui Patin, garant très farouche de l’ancienne médecine, tu triomphes sur l’antimoine ! Mais hélas ! il ne m’est pas permis de rire avec toi, car en effet ce poison fatal a enlevé mon compagnon d’Avaux, défenseur de la paix, à la grande joie d’Alastor que tous nous maudissons et supportons, et je ne sais si c’est plus par haine que par faiblesse. »

Charles Ogier se souvenait de son maître le comte d’Avaux, mort le 19 novembre 1650 après une prise d’antimoine que lui avait administrée François Vautier (v. lettre à Charles Spon, datée du 6 décembre 1650). Alastor est ici une allusion à Mazarin : c’était dans la mythologie un des chevaux qui tirait le char de Pluton (Louis xiv) emmenant Proserpine (Anne d’Autriche) vers son royaume infernal (v. note [3] du Faux Patiniana II‑6).

Ces huit vers se trouvent aussi dans le Rabat-joie de l’Antimoine triomphant de Jacques Perreau (1re partie, page 24), avec, pour seule différence, ciniflones au lieu de balatrones (v. note [29], lettre 335, où est aussi donnée la traduction de Perreau en vers français).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 10 novembre 1653, note 5.

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(Consulté le 04/11/2024)

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