À Charles Spon, le 2 août 1655, note 5.
Note [5]

Les principales causes des vomissements de sang (hématémèses) sont la cirrhose (rupture de varice œsophagienne) et les ulcères creusants de l’estomac ou du duodénum. La description de Fernel est saisissante d’exactitude sémiologique et jette un peu de lumière sur la distinction pathologique que faisait ici Guy Patin entre rate et foie (La Pathologie, livre vi, chapitre iii, Les Symptômes du ventricule et quelles en sont les causes, pages 403‑404) :

« L’on vomit aussi quelquefois du sang, mais par un effort grandement différent de celui que l’on crache en toussant, {a} et en beaucoup plus grande quantité, quoiqu’il s’en soit vu à coup {b} en toussant des pleins bassins par la soudaine rupture de quelque vaisseau. Celui que l’on vomit a du mélange ou de viande, ou de breuvage, ou de pituite, et est d’ordinaire amassé en grumeau, n’étant pas subtil et rouge, ains {c} grossier et déjà noircissant par la concrétion. Ce vomissement de sang est souvent aussi accompagné d’une déjection noire {d} lorsqu’en sortant il s’en écoule quelque portion dans les boyaux, laquelle par la longueur du passage dans leurs détours devient si noire qu’elle ressemble ou à de la poix, ou à de la moelle de casse. De plus, on tombe souvent en pâmoison à cause que le sang amassé hors des veines commençant à se pourrir acquiert une qualité pernicieuse et vénéneuse que le cœur ne peut supporter. Or tout celui que l’on vomit vient du ventricule {e} où il s’était jeté en sortant du foie ou de la rate, ou bien des parties voisines, hors de quelque veine ouverte, ou rompue, ou rongée ; ce qui se peut reconnaître par la considération des causes qui ont précédé. Je ne pense point certainement qu’il y ait aucun vomissement de sang qui soit naturel et que la Nature prenne jamais ce chemin pour s’en décharger, ni en la pléthore, ni en la suppression des purgations menstruales. » {f}


  1. Hémoptysie.

  2. Parfois.

  3. Mais.

  4. Méléna (v. note [1] de la Consultation 11).

  5. De l’estomac.

  6. Des règles.

V. notes [54], lettre 348, pour la Seconde Apologie de l’Université en médecine de Montpellier… et [35], lettre 399, pour le Genius Pantoulidamas… que Guy Patin attribuait à Antoine Madelain, docteur de Montpellier qui exerçait à Paris.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 août 1655, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0410&cln=5

(Consulté le 19/04/2024)

Licence Creative Commons