« Voyez l’Oraison de Christophe Longueil, Parisien, sur les louanges de Louis roi des Français, prononcé dans le couvent des frères minimes de Poitiers l’an 1510 (Paris, Henri Estienne). »
- Le titre exact et complet de la harangue que citait Gabriel Naudé est : Christophori Longuolii Parisiensis Oratio De laudibus divi Ludovici, atque Francorum, habita Pictavij in Cœnobio Fratrum minorum. Anno domini 1510 [Oraison de Christophorus Longolius (v. supra note [53]), natif de Paris, aux louanges de saint Louis et des Français, prononcée dans le couvent des frères mineurs (franciscains) de Poitiers] (Paris, Henri Estienne, 1510, in‑8o). Suivie de quelques lettres, l’Oratio, écrite dans un latin médiocre, est un tissu d’invectives historiques visant à prouver l’indéniable supériorité des Français sur les Italiens ; elle se conclut sur ces fortes paroles (page [c vi vo]) :
Romanos edocturi Francorum hanc semper fuisse gloriam, ut et militari disciplina et religionis observantia et eruditonis amplitudine cunctis mortalibus antecellerent.
[Puisqu’ils surpassent tous les autres mortels, tant par leur art de la guerre que par leur piété religieuse et par l’étendue de leur érudition, les Français ont eu de tout temps la gloire de tout apprendre aux Romains].
- La même harangue de Longueil est en effet intégralement transcrite dans les Historiæ Francorum scriptores… [Écrivains de l’histoire des Français…] (Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1649, in‑fo, tome v, pages 500‑515) de François Duchesne (fils d’André, v. note [22], lettre 75).
Ce long pamphlet est tout entier voué à dénoncer les infamies sans nombre qui ont marqué l’histoire italienne, sans épargner Rome, tant antique que pontificale, et à prôner les insignes vertus du peuple français et de ses rois. Tout y est féroce et virulent à l’encontre des Ultramontains ; cette phrase, lourde de sous-entendus, en donne le ton, tout en se forçant à rester dans les bornes de la bienséance (Paris, 1649, page 502) :
Hic de moribus Italorum non ago, nec secundum Ioviniani Pontani sententiam, singulis fere civitatibus peculiares notas inuro, modestissimus in eos futurus qui ad gallicum nomen semper despuunt, quum ipsi eo maxime infamentur vitio, quod nec ulla circumlocutione honeste explicari, nec ulla insputatione satis detestari potest.
[Je ne parle pas ici des mœurs des Italiens et, suivant la sentence de Jovianus Pontanus, {a} je ne marque au fer rouge aucune de leurs cités en particulier car presque toutes le méritent ; je serai extrêmement modéré contre ces gens qui crachent constamment sur la nation française, bien que leur propre vice soit si blâmable qu’il n’existe aucune circonlocution pour l’exprimer et aucune imprécation pour le maudire poliment].
- Giovanni Pontano, v. supra note [38].
Additions et remarques du P. de Vitry
(1702-1703, v. note [12] des Préfaces), pages 193‑ 194 :
« Comme il n’est personne qui ne sache quelle fut la naissance de Christoph. Longueil, et qu’on trouve partout les principales circonstances de la vie de ce savant, nous nous contenterons de dire ici que la harangue en question n’est point si rare depuis que Fr. Du Chesne l’a insérée dans le ve tome des Histor. de France, page 500. » {a}
- Vitry entendait simplement corriger l’erreur de pagination qui figure dans le Naudæana (page 45, au lieu de 500), et peut-être donner à tout un chacun la possibilité de lire cette Oratio féroce.
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