À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 62.
Note [62]

Marie-Madeleine de Vignerod de Pont-de-Courlay, dame de Combalet, duchesse d’Aiguillon (château de Glénay, près de Bressuire, Deux-Sèvres, 1604-Paris 1675), était la fille de René de Vignerod, seigneur de Pont-Courlay, et de Françoise du Plessis, sœur aînée du cardinal de Richelieu. Le comte de Béthune, neveu de Sully, avait demandé Marie-Madeleine en mariage en 1620, mais Richelieu avait dû donner sa nièce à Antoine de Grimoard de Beauvoir du Roure, marquis de Combalet, fils unique de la sœur du duc de Luynes, qui était alors dans la plus haute faveur royale.

Devenue veuve à 18 ans, Mme de Combalet ne se remaria jamais ; elle se dévoua à son oncle dont elle tint le salon pendant 17 ans, et elle consacra une partie de sa fortune à soutenir les œuvres charitables de Vincent de Paul (v. note [27], lettre 402). En 1638, Richelieu lui avait donné les terres du duché d’Aiguillon (v. note [14], lettre 18) et l’avait rendue héritière de la majeure partie de ses biens. Quelques pamphlétaires n’ont pas manqué de dénaturer le caractère de leurs relations, et Guy Patin a volontiers adhéré à leurs calomnies ; mais François Bluche les a niées avec vigueur (v. note [14], lettre 205).

L’historiette de Tallemant des Réaux sur Mme d’Aiguillon (tome i, pages 304-311) lui reproche bien plus que sa pleine soumission à Richelieu : sordide avarice, bigoterie et débauche saphique avec Mme du Vigean.

Mme d’Aiguillon fut l’une des premières admiratrices de Pierre Corneille, qui lui dédia Le Cid, et elle protégea d’autres écrivains de talent. Après la mort du cardinal, la duchesse consacra sa vie aux procès que lui valut son immense héritage, à ses neveux, qui la désolèrent par leurs mésalliances, et surtout à de multiples bonnes œuvres. Elle légua son duché, ses titres et sa fortune à sa nièce Thérèse de Vignerod, Mlle d’Agenois (R. et S. Pillorget).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 62.

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(Consulté le 20/04/2024)

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