Note [7] | |
Avicenne est le nom occidentalisé du médecin persan Abu Ali Ibn Sina (Afshana près de Bokhara, {a} 980-Hamadan 1036). Son éducation, commencée dès l’âge de cinq ans à Bokhara où son père le conduisit, fut terminée à 18 avec un tel succès qu’elle le plaça au niveau de ses maîtres dans toutes les branches des connaissances humaines qu’on cultivait alors : il étudia la philosophie sous Abu Narsalfarabi, la médecine sous le nestorien {b} Abu Sahal Mosichi et l’histoire naturelle dans les livres d’Aristote. Il abandonna la métaphysique de cet auteur après l’avoir lue un grand nombre de fois sans la comprendre. Il entreprit alors une carrière médicale à éclipses, alternant entre le plus insigne renom et le bannissement. L’abus des plaisirs mina sa constitution ; il mourut d’une prise de mithridate auquel son domestique avait ajouté une dose trop forte d’opium. Les ouvrages d’Avicenne forment deux classes, dont l’une comprend ce qui a rapport à la philosophie et l’autre tout ce qu’il a écrit sur la médecine, dont la plus grande partie forme le Canon ou Règle. {c} Sa thérapeutique, beaucoup plus riche que celle des Grecs, est ce qu’il y a de plus remarquable : on y trouve une défense résolue de la saignée et l’introduction de nombreux médicaments dérivés des plantes et des minéraux (Castel in Panckoucke). Guy Patin rejetait tout cela (à l’exception du séné) sous le qualificatif méprisant d’« épicerie arabesque ». Il allait même jusqu’à accuser futilement Avicenne de n’avoir pas lui-même écrit les livres qu’on lui attribue, mais de les avoir simplement traduits d’autres auteurs.
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Claude II Belin, le 28 octobre 1631, note 7.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0006&cln=7 (Consulté le 15/10/2024) |