Galien « sur les médicaments simples » (v. supra note [56]), loc. cit. (Kühn, volume 11, page 601) :
Sicuti ergo lactuca, si cor refrigeravit, interimit, sin concoquatur, alimentum animali efficitur, ad eundem, arbitror, modum cicuta hominem quidem celeritate distributionis interficit, sturnos vero tarditate ipsa nutrit. Si vero exiguum quiddam sumatur, mortem homini nequaquam inseret. Id quod anus Atheniensis experimento docuit, cujus apud omnes percelebris memoria est. Etenim ea a minima cicutæ portione auspicata, nullo detrimento ad permagnam progressa est copiam, principio enim paucum exiguitate ipsa devictum est, at consuetudo naturale reddidit.
[Si elle a refroidi le cœur, l’euphorbe {a} provoque la mort, mais une fois cuite, elle sert d’aliment pour les animaux. Il en va de même, je pense, pour la ciguë : {b} elle tue certes l’homme par la rapidité de sa distribution dans le corps, mais elle nourrit les étourneaux qui la digèrent lentement ; elle n’est pas non plus mortelle pour l’homme si elle lui est administrée en toute petite quantité. Voilà ce que nous a appris l’expérience de cette vieille femme d’Athènes dont chacun conserve le très fameux souvenir : ayant commencé par consommer de la ciguë à très faibles doses, elle est progressivement parvenue à en absorber une très grande quantité sans en subir le moindre inconvénient ; étant en soi négligeable, le peu qu’elle a pris au début n’a pas eu d’effet, mais une accoutumance s’est naturellement établie].
- Je n’ai pas pris lactuca dans le sens de simple laitue (aliment que Galien prisait fort, v. supra note [43]), mais dans celui de lactuca caprina, qui était une variété d’euphorbe (v. note [6], lettre latine 75).
- V. notes [8], lettre 196, pour la ciguë, et [38] de la leçon sur le laudanum et l’opium, pour sa réputation usurpée de poison mortel.
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