Liliane et Yves Van Besien
116 rue Ferdinand Dutert 59500 DOUAI
yves.vanbesien@wanadoo.fr

Le praticien de l’art dentaire fut longtemps tenu hors de l’université et nous avons tenté de voir quelle fut l’évolution de ces deux entités, longtemps séparées et aujourd’hui conjointes.

Au début du XIIIe siècle deux hommes, Robert de Douai, médecin de Saint Louis, et Robert de Sorbon, chapelain du roi, fondèrent la Sorbonne. Nous trouvons la trace de ce dernier dans la petite église de Sorbon, près de Rethel et son portrait dans un obituaire de la Sorbonne.

Deux siècles plus tard, Philippe le Bon étant duc de Bourgogne, Jean IV de Brabant obtient du Pape Martin V la création d’une université à Louvain, université dont l’un des recteurs fut pape, sous le nom d’Adrien VI, où Erasme fonda un collège des trois langues qui donna à François Ier l’idée de fonder le Collège de France et où Vésale  poursuivit ses dissections malgré les menaces de ses contemporains. Les villes flamandes de langue française demandaient elles aussi la création d’une université. Charles-Quint refusa ; son fils Philippe II, roi d’Espagne et comte de Flandre, soucieux de lutter contre les idées réformatrices, obtint du Pape Paul IV la création d’une université à Douai. Nous possédons encore la bulle de création, scellée en 1559 et les lettres patentes de Philippe II organisant la vie universitaire. L’université devenue française sous Louis XIV fut dissoute à la révolution. Dans le riche enseignement médical, nous ne trouvons pas de traces d’enseignement dentaire. Il existe toutefois un texte du XIIIe siècle  traitant de thérapeutique dentaire écrit par  le moine dominicain Thomas de Cantimpré. Dans un ouvrage nommé « de apibus » il propose un traitement des gingivites qui ne manque pas de grâce: un mélange de miel et de pétales de roses.

Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que Jean- Marie Rédier, élève de Magitot, crée à la faculté catholique de Lille un enseignement de la chirurgie-dentaire qui ne lui survivra pas et attendre 1903 pour que la faculté d’état crée, avec le docteur Abel Caumartin, un institut d’odonto-stomatologie. Sainte Apolline passait sous l’égide de saint Côme et de saint Damien… ou de Saint Luc.