Pierre BARON et Gérard CONY

Jean-Baptiste Greuze
Le montreur de marionettes
Dessin, plume et lavis.

 

Au XVIIe siècle, le monde des arts de guérir était très peu encadré par des lois. De ce fait, la plus grande partie de ceux qui soignaient la population était constituée par des empiriques de toutes sortes et des charlatans. Ceux-ci gagnaient leur vie sur les marchés ou dans la rue en vendant des produits destinés à guérir ou en pratiquant un geste chirurgical simple, comme le faisaient les arracheurs de dents et les opérateurs. Ces empiriques et ces charlatans montaient souvent des tréteaux pour offrir quelque spectacle aux passants afin de les attirer. Nous ignorons l’identité de presque tous ces charlatans qui ont œuvré dans l’ombre. Toutefois quelques opérateurs forains sont restés célèbres, non pas pour leur pratique, mais pour les parades qu’ils faisaient pour attirer les badauds. Parmi eux, il y en avait quelques-uns, comme les Brioché, qui présentaient un spectacle de marionnettes. C’est ainsi que les Brioché, opérateurs-marionnettistes de père en fils, sont encore connus de tous.

Cette famille de marionnettistes dont une grande partie était constituée d’opérateurs, fut célèbre à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mais on peut se demander comment, après 1699, des charlatans pouvaient encore travailler. En effet, quand les Lettres Patentes de Louis XIV viennent en 1699 mettre au clair les règlements concernant la Communauté des chirurgiens de Saint Côme, elles ne font que reprendre presque mot pour mot les règlements que cette même communauté avait essayé d’imposer sans succès en 1614. Ces Lettre Patentes furent complétées par celles de Louis XV en 1754 et 1768. Mais, d’une part, leur application pour les dentistes ne se fit que lentement, 1719 pour Versailles, 1725 pour Lyon, 1759 pour Bordeaux, 1769 pour Marseille, pour ne citer que ces grandes villes ; d’autre part, malgré la vigilance des diverses communautés pour faire appliquer les règles, de nombreux dentistes pouvaient travailler, sans avoir à passer l’examen pour être expert. Ces non diplômés avaient la possibilité d’exercer par obtention d’un Brevet Royal, par la grâce d’un Prince ou de toute autre personne ayant autorité ou bien encore par une autorisation temporaire délivrée par un bailli ou un lieutenant de police. Ces autorisations leur donnaient le droit de monter des tréteaux pour présenter un spectacle, vendre quelques produits et arracher ou limer quelques dents. D’autres, charlatans, arracheurs de dents ou opérateurs arrivaient à échapper à tout contrôle.

Dans la littérature historique, la famille Brioché est le plus souvent désignée comme étant formée d’ « opérateurs » ou de « joueurs de marionnettes » (1)

Mais avant d’en parler il serait bon de voir ce que renferme le terme d’opérateur. De nos jours les dictionnaires ne donnent plus le sens qui était celui du XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le Dictionnaire Panckoucke nous trouvons :

Opérateur, s.m., operator, celui qui fait des opérations… On peut, jusqu’à un certain point, être opérateur sans être chirurgien… Si l’Italie procura d’abord les meilleurs opérateurs aux autres pays, elle les infesta aussi peu à peu de toutes sortes de charlatans et d’empiriques qui prirent la même qualification. Tout jongleur monté sur des tréteaux et vendant des baumes, des onguens, fut nommé opérateur… (2)

Alors que les dictionnaires modernes ne donnent plus la définition du mot opérateur qui nous intéresse, consultant un dictionnaire Larousse du début du XXe siècle, nous trouvons les définitions suivantes :

personne qui fait, qui exécute une chose » ainsi que « Empirique qui arrache les dents et débite des drogues sur la place publique (3)

Le Larousse nous renvoie également au latin Operator = travailleur, ouvrier, voire artiste et au verbe Operor = travailler de ses mains, donner des soins à, ainsi que le traduit Charles Lebaigue dans son dictionnaire Latin—Français. Si ce substantif définit convenablement la pratique du dentiste forain, il peut également s’appliquer au marionnettiste, qualifié longtemps de montreur de marionnettes ou d’opérateur, et, à ce sujet, Lemercier de Neuville (4), nous précise bien qu’en Italie

L’homme qui fait mouvoir ces différents pantins à nom operante

La Famille Brioché
Arbre généalogique de la famille Datelin

Cette famille fut composée essentiellement d’opérateurs, dont une grande partie était en même temps arracheur de dents, d’où le terme généralement employé pour cette catégorie : « opérateur pour les dents ». Le plus ancien membre de cette famille, probablement le fondateur de la dynastie est Pierre Datelin qui eut le surnom de Brioché. On trouve quelquefois Briocci ou bien encore Briochet ou Briocher. Certains auteurs ont pensé qu’il était italien. On peut dire que si le nom de Brioché figure dans de très nombreuses publications, peu d’études historiques sérieuses furent menées sur l’histoire de cette famille exceptée celle de Jal (5). Cette famille étant très nombreuse, il y a souvent confusion entre les divers personnages qui la composent. Essayons d’y mettre de l’ordre

Pierre DATELIN dit BRIOCHE ( ?-25/9/1671)

Selon Jal et bien d’autres auteurs Pierre Datelin dit Brioché, dont nous ignorons l’origine de son pseudonyme, naquit, vraisemblablement à Paris, en 1567 pour y décéder, à l’âge de 104 ans, le 25 Septembre 1671. Cela ne nous semble pas raisonnable, compte tenu des différents documents attestant une pleine activité dans les années 1650. Nous pensons donc que les dates données sont erronées, principalement celle de sa naissance, à moins que Pierre Datelin soit le fils d’un autre Pierre Datelin, né, lui, en 1567.De son mariage avec Anne Prevost en 1618 ou 1619 naquirent quatre enfants François dit Fanchon, le 9 septembre 1620, François II le 24 Janvier l630, Jean, le 19 Juin 1632, et enfin, Marguerite le 15 Février 1639.

Marguerite DATELIN

Marguerite Datelin épousa en première noce Pierre Chupin, fourrier du Prince de Condé le 26 Juillet 1653, et ensuite Jean-Baptiste Archambault, le 17 septembre 1663.Ce dernier fut opérateur lui aussi, avant devenir en 1668 montreur de marionnettes et danseur de corde à la Foire Saint Germain, au jeu de paume de Cercilly, ou encore en association avec Jérôme, Arthur et Nicolas Féron. Il mourut à Paris le 9 mars 1684 (6)

Jean DATELIN

Jean Datelin, musicien et joueur des menus plaisirs du roi, épousa Catherine Leconte, le 20 Avril 1655, et de cette union naquirent neuf enfants, quatre filles et cinq garçons.

Il était dentiste et avait exercé rue Dauphine

L’an mil six cens soixante quinze, le vingt neuviesme d’Aoust… nous Claude Ramu, huissier ordinaire du roy… avons montré signifié le présent arrets… baille assignation à Jean Dattelin dit Briochet et ses consorts, propriétaires de la maison appelée le Chasteau-Gaillard… située sur le quay au bout du Pont-Neuf, vis-à-vis la rue de Guenegaud parlant pour tous à la personne dudit Briochet… a cause de la démolition de ladite maison…

L’an mil six cens soixante quinze, le dix-huitiesme jour d’Octobre… par devant nous Pierre Picquet… commissaire.. et comparu… Jean Dattelin dit Briochet, joueur des menus plaisirs du Roy, lequel nous aurait recquis…il lui était permis de faire construire une loge adossée contre la dernière maison du Pont-Marie, du côté d’aval l’eau… pour servir aux représentations qu’il donne au public. (7)

Selon Jal, Jean Datelin était arracheur de dents et était considéré comme l’inventeur « des poupées domestiques à la main »

Il était au moins aussi célèbre que son père, puisque Boileau, en 1677, le cite

Que, non loin de la place où Brioché préside » (8). Il avait un théâtre à l’extrémité du Pont-Neuf, sur le quai de Nesle, dans une maison à l’enseigne du  « Château-Gaillard  » située à peu près à l’emplacement actuel du début de la rue Guénégaud. Il fut nommé « joueur des machines du roi » en 1653. Il obtint la permission du lieutenant civil pour montrer ses marionnettes à la Foire Saint-Germain en 1657, invité à Saint-Germain-en-Laye pour y jouer devant le dauphin en 1669, et déclaré « joueur ordinaire des menus plaisirs du roi et du dauphin » en l670.

Un document rapporté nous relate que :

En 1669, Brioché fut appelé à l’honneur d’amuser à Saint-Germain-en-Laye le Dauphin et sa petite cour. La mention d’une somme assez ronde payée au bateleur populaire, pour cet office quasi-royal, se trouve consignée dans des registres de l’année 1669, folio 44 : A Brioché, joueur de marionnettes pour le séjour qu’il a fait à Saint-Germain-en-Laye pendant les mois de septembre, octobre, novembre 1669, pour divertir les enfants de France, 1365 livres. Au folio 47,on lit une seconde mention de même nature A François Datelin, joueur de marionnettes, pour le paiement de cinquante six journées qu’il est demeuré à Saint-Germain-en-Laye pour divertir Monseigneur le Dauphin, à raison de 20 livres par jour, depuis le 17 Juillet jusqu’au 15 Août 1669 et de 15 livres par jour, pendant les derniers jours dudit mois, 820 livres (9)

Et Magnin d’ajouter :

Il ressort deux choses de ces documents : d’abord, que le jeune prince, alors âgé de neuf ans, avait un goût vraiment excessif pour Polichinelle; ensuite que le répertoire des marionnettes devait être extrêmement varié, pour avoir pu amuser le Dauphin et ses jeunes compagnons pendant cinq mois consécutifs (10)

Il y a tout lieu de croire qu’une lettre du roi à propos de la permission donnée à un Brioché de jouer des marionnettes dans les rues de Paris, soit au sujet de Jean Datelin :

Versailles le 17 octobre 1676

Autre aumesme (Monsieur de la Reynie)

Monsieur,

Le nommé Brioché s’estant plaint au Roy des deffenses qui lui ont été faictes par le commissaire du quartier Saint Germain de Lauxerrois dy joüer des marionnettes Sa Majesté m’a ordonné de vous dire qu’elle veut bien lui permettre cet exercice et que pour cet effet vous ayez a luy assigner le lieu que vous jugerez le plus à propos. (11)

On retrouve Jean Datelin à Dijon en janvier-février 1679 (12)

François DATELIN dit FANCHON (9/6/1620 – 31/3/1681)

François dit Fanchon dont la descendance nous est la mieux connue, épousa Anne Péron, le 19 Janvier 1644. Elle mourut en couches, le 3 Août 1658, en donnant naissance a leur septième enfant.

François Datelin, selon certains, ne serait pas le fils de Pierre mais son petit-fils, son père étant Jean : Brossette dans son Commentaire sur la VIIe Epître de Boileau.

Fanchon ou François Brioché était fils de Jean Brioché, arracheur de dents, qui est regardé comme l’inventeur des marionnettes, quoiqu’il ait fait que les perfectionner (13)

Ainsi tout porte à croire que c’est Pierre Datelin l’inventeur et Jean qui a perfectionné la technique

Magnin, lui aussi pense que François est le fils de Jean: « Je ne saurai dire précisément en quelle année Jean Brioché abdiqua la direction de son théâtre en faveur de son fils François, ou Fanchon, comme l’appelait familièrement le peuple de Paris  » (14)

François DATELIN (16/5/1647 – ?)

C’est le fils de Fanchon et nous l’appellerons François III, puisqu’il est le troisième de la famille à porter ce prénom et fait partie de la troisième génération des Brioché. Il naquit à Paris, le 16 Mai 1647 et épousa Louise Mouchet, le 9 Mai 1667. Il exerça la profession d’opérateur-marionnettiste et eut huit enfants, dont Charles et Louis-Jean-François opérateurs pour les dents.

Charles DATELIN (7/1673 – ?)

Charles Datelin est né en Juillet 1673 et épousa Marie-Catherine Rouÿ, le 12 Novembre 1699. Comme son père, il eut huit enfants. Opérateur-marionnettiste, comme toute sa famille, il nous est surtout connu pour l’aventure, relevée dans les Archives des Commissaires du Châtelet :

L’an l699, le vendredi 6 novembre, deux heures de relevée, en l’hôtel et par-devant nous Martin Boursin, etc… est comparue Louise Dela1us, fille majeure, demeurant rue du Coq, chez la veuve Laplante, à l’image St-François : Laquelle nous a fait plainte à l’encontre de Charles Datelin , joueur de marionnettes, et nous dit qu’il y a environ six mois ayant été dans la boutique dudit Datelin, sise quai de l’Ecole, pour s’y faire nettoyer les dents, elle se seroit adressée audit Datelin qui. les lui auroit nettoyées; qu’en les nettoyant elle auroit été surprise qu’il lui auroit témoigné qu’il s’estimeroit bien heureux de l’avoir pour femme, qu’il prendrait la liberté de l’aller voir pour lui rendre ses devoirs de tems en tems; et de fait peu de tems après ledit Datelin étant venu voir la plaignante chez elle sous prétexte de la rechercher en mariage, lui auroit rendu de fréquentes visites, et s’étant emparé de son esprit, aurait tant fait qu’en lui réitérant ses promesses de mariage et l’assurant qu’il n’auroit jamais d’autre femme qu’elle, il l’auroit séduite jusqu’au point de parvenir à jouir de sa compagnie charnelle, en sorte que la plaignante est enceinte de ses oeuvres depuis environ cinq mois. Et comme il éloigne d’exécuter les promesses qu’il lui a faites de l’épouser et que d’ailleurs il l’abandonne sans lui donner aucun secours, la plaignante a été conseillée de nous en venir rendre sa plainte, comme elle fait, de tout ce que dessus, nous en demande acte et requiert qu’attendu que le dit Datelin est sur le point de s’absenter pour éviter les poursuites qu’il a appris que la plaignante devoit faire, il soit arrêté prisonnier à ses risques et périls et fortune et au surplus qu’il lui soit permis d’informer desdits faits. Signé Boursin. (15)

Campardon ajoute en note que :

L’information eut lieu le lendemain, et trois témoins attestèrent les relations intimes de Datelin dit Brioché avec la plaignante et qu’il avait maintes fois dit devant eux qu’il l’épouserait et n’aurait jamais d’autre femme qu’elle. (16)

Un autre procès verbal concernant Charles Datelin :

L’an 1699, le lundi 7e jour de décembre, de relevée, est venu par devant nous, Martin Marrier, etc… Charles Dattelin, dit Brioché, opérateur pour les dents, demeurant rue de la Ferronnerie : Lequel nous a fait plainte à l’encontre de Louise Delalu, fille, demeurant rue du Coq, au-devant de la barrière Saint-Honoré, et dit qu’ayant été accusé indûment d’avoir eu la compagnie charnelle de ladite Delalu, icelle Delalu a fait informer et surpris une provision de la somme de 60 livres, en vertu de laquelle elle a fait arrêter.ledit Dattelin le 28 novembre dernier et mettre en prison, où il est resté jusqu’au 3 du présent mois, qu’il a fait un accord avec ladite Delalu, suivant un acte passé par-devant Caron et ses compagnons, notaires à Paris, le 3 du présent mois, par lequel, quoiqu’il ne dût rien payer à ladite Delalu, parce que l’accusation contre lui est fausse et par une fille abandonnée dans la débauche, il n’a pas laissé néannoins, pour obtenir sa liberté, de lui faire payer par Catherine Roui, sa femme, la somme de 60 livres stipulée par ledit acte, au moyen de quoi par ce même acte, ladite Dalalu l’a quitté et déchargé de toutes choses généralement quelconques. Néanmoins, pendant que la femme du plaignant faisait ainsi l’accord dans l’étude dudit Caron, notaire, et qu’elle payoit ladite somme, ladite Delalu aurait envoyé dans la prison de l’abbaye Saint-Germain, un papier qu’on lui dit qu’il falloit qu’il signât afin qu’il ne pût pas désavouer sa femme du payement qu’elle faisoit de 60 livres et qu’il ne pût en demande la restitution à ladite Delalu, et que s’il ne voulait pas signer qu’il resterait plus d’un mois en la prison, ce qu’ayant cru et étant intimidé, comme il ne sait ni lire ni écrire, on lui dicta une partie des lettres de son nom qu’il mit en bas dudit écrit qui lui fut apporté. Sur quoi sa femme étant survenue, on lui auroit fait entendre la même chose qu’à son mari. Mais ayant depuis appris que ce prétendu acte sous seing privé contient toute autre chose et que par icelui l’on le charge d’un enfant et de payer d’autres femmes, et d’autant que c’est une fraude qui mérite punition et qu’il a intérêt de la faire condamner à rendre et restituer le prétendu écrit, c’est le sujet pour lequel il nous rend la présente plainte. Signé : Charles Dattelin ; Marrier (17)

C’est tout ce que nous savons de cette affaire et il est bien dommage de ne pas connaître le dénouement. Parmi les enfants de Charles Datelin, nous comptons aussi Jean-Baptiste au nombre des opérateurs. De même qu’il faut ajouter son oncle, Louis Jean-François Datelin qui épousa Marie Sautereau le 22 novembre 1723. Louis Jean-François Datelin était opérateur pour les dents rue des Tournelles et avait avec sa femme un commerce de vannerie en fin rue du Four Saint-Germain.

Bref, sur cinq générations de Brioché, que nous avons pu identifier, il parait tout à fait raisonnable de penser qu’une bonne vingtaine d’entre eux exercèrent la profession d’opérateur pour les dents et parmi eux, quelques uns qui furent opérateurs-marionnettistes.

Répertoire

Quel était le répertoire des Brioché? Et quel fut sa transmission au fil des générations ?

Comme le faisait remarquer Charles Magnin :

On est en droit de s’étonner qu’aucun des historiens de nos grands ou de nos petits théâtres ne se soit appliqué à reconstruire le répertoire des marionnettes » (18), et parlant de Soleinne, il rajoute :  « M. de Soleinne lui-même, qui possédait un fort grand nombre de pièces, imprimées et manuscrites, faites à leur intention, et qui avait eu l’excellente idée d’entreprendre un travail de ce genre… il a laissé les pièces de marionnettes qu’il possédait, confondues dans l’immense suite du théâtre de la foire.

Mais, heureusement pour nous que Jean-Luc Impe est allé recenser dans les divers fonds de manuscrits français les titres de ce corpus de pièces jouées par les hommes en bois (19). Cet auteur note que pour la première moitié du XVIIIe siècle on peut répertorier près de cent pièces et fait remarquer que

Cette centaine de pièces ne représente probablement qu’une faible partie des œuvres interprétées par les Maîtres-Joueurs de marionnettes. Il est raisonnable de penser que seules les comédies destinées à des entrepreneurs ayant « pignon sur rue », ou écrites par des auteurs plus ou moins connus, aient été conservées « religieusement »

Toutefois, Pierre Datelin, selon Jal avait un répertoire qui nous fait penser aux chansonniers modernes :

Le plaisant qui eut longtemps le privilège de la satire politique et de l’épigramme littéraire ; l’auteur comique dont les tréteaux étaient un tribunal où comparaissait Paris tout entier, où nul n’était épargné, homme de robe ou homme d’épée, femme de théâtre ou dame de la cour, médecin ou poëte ; l’aristophane qui amusait tout le monde parce qu’il frappait sur tous , le souffleur de facétieux et parfois téméraire polichinelle, se nommait Pierre Datelin.

Sur le pont-Neuf, achevé en 1607, le spectacle devait être très court et très simple. Il suffisait, en effet, que Polichinelle apparaisse et lance quelques lazzis pour attrouper les badauds. Brioché, vantant alors ses mérites dentaires, proposait l’extraction et, surtout, l’achat de drogues miraculeuses. Puis, la parade recommençait. Mais les représentations ne se bornaient pas à de simples parades, car il y eut aussi de véritables petites pièces ou seynètes.

En effet comme le souligne Jean-Luc Impe : « En 1665, Brioché fut quant à lui invité à participer aux représentations d’une mascarade : La réception faite par un gentilhomme de campagne. Les pantins de notre vénérable entrepreneur exécutèrent force courantes ainsi qu’un petit ballet à l’occasion de la huitième et de la neuvième entrée de ce divertissement qui s’intitulait L’Après-soupé des auberges. » (20)

Le Gascon, aux Joüeurs de Marionettes
Ah ! bentre, commencez, Messieurs, estes-bous fous ?
Là les Marionettes dansent des Courantes, un Balet de six Entrées, et joüent une petite Farce.

Laurette
Ah ! Madame, il est bon. Quoy, des Marionettes ?

Un Pantalon paroist
Ce Pantalon est drole avec ses sonnettes (…)
Le Pantalon des marionettes dit ce Vers

Quand vous ne direz mot, j’acheveray mon pas (…)

Le Gascon
Ne vouge donc. Dansez, on ba bous escouter.
Mesdames, dansent-ils ? hen ?

Climene
Ils font des merveilles

Le Gascon
Diou me damne, ils ne sont que jambes et qu’oreilles

La Vicomtesse
Ze les tlouve salmans, mais ils passent tlop pas »  (21)

Comme l’a montré Jean-Luc Impe les chansons-vaudevilles vont apparaître au début du XVIIIe siècle dans le répertoire des marionnettes. Il nous donne une liste de pièces avec le nombre de vaudevilles utilisés, certains plusieurs fois par pièce, comme par exemple :

1722 Pierrot-Romulus 49 emplois de vaudevilles
1723 Colombine-Nitetis 90 emplois de vaudevilles
1731 Le Cocher maladroit 51 emplois de vaudevilles
1732 Polichinel Amadis 83 emplois de vaudevilles
1737 Polichinelle Persée 46 emplois de vaudevilles
1740 La Descente d’Enée aux Enfers 65 emplois de vaudevilles (22)

Pour les Brioché nous ne savons pas quel fut leur répertoire, mais il paraît certain qu’il firent des représentations de pièces écrites pour les marionnettes avec emploi de vaudevilles. Dame Gigogne et Polichinelle faisaient partie des personnages de base de ces pièces.

L’Ombre du cocher poète
(Lesage et d’Orneval)
Marionettes étrangères
Foire St Germain 1722.

Le Rémouleur d’amour
(Lesage Fuzelier et d’Orneval)
Marionettes étrangères
Foire St Germain 1722.

Pour Pierre Datelin, nous savons qu’il était entrepreneur de spectacles et, comme les montreurs d’animaux, les danseurs, voltigeurs ou danseurs de corde, employait des musiciens pour l’accompagner, lui-même étant musicien. Il utilisait un tambourin pour accompagner la danse de son singe et avait des élèves auxquels il apprenait la musique. Tous ces gens disposaient d’un entrepôt situé rue des Boucheries, près de la Foire Saint Germain (23)

Nous avons retrouvé un certain nombre de contrats de Pierre Datelin avec ses apprentis musiciens, en tout 5 allant de 1653 à 1661

Contrats de Pierre Datelin, dit Brioché, avec ses apprentis musiciens

Nous savons que Polichinelle fut le personnage le plus utilisé par les joueurs de marionnettes : les pièces le mettant en scène étant très nombreuses. Elles furent représentées dans l’enceinte des Foires Saint-Germain et Saint-Laurent, mais nous n’avons pas d’indication concernant Brioché. Les autres entrepreneurs de spectacles de marionnettes, comme Alexandre Bertrand, Nicolet, Bienfait, Francisque, Laplace ou bien encore Riner sont fréquemment cités par Jean-Luc Impe.

Polichinelle
Gravure XIXe

Polichinelle
Gravure XIXe

Polichinelle
Gravure début XVIIIe
JL Impe

Mais, au fait, qui est Polichinelle, et d’où vient-il ? Davrecourt, dans un article intitulé Grandeur et décadence des marionnettes paru dans le Monde dramatique en 1837, écrit :

Ce qu’il y a de certain, c’est que polichinelle est d’origine grecque. Un membre de l’Acadérnie des Inscriptions et Belles Lettres a dernièrement, dans je ne sais quel bas relief envoyé de l’Attique par un nouvel Elgin, retrouvé sa grotesque figure et ses deux gracieuses éminences. Ainsi donc, non loin du théâtre de Sophocle et d’Euripide, on vit s’élever l’échoppe de Polichinelle. L’insolent bossu poursuivait peut-4tre de sa voix criarde et moqueuse Périclès quand il se rendait chez Aspasie. Opposant par caractère, licencieux par tempérament, de quels joyeux lazzis, de quelle bonnes plaisanteries a-t-il du flétrir Alcibiade et la guerre de Sicile? Peut être a-t-il contribué à la condamnation de Socrate, ce bon, Cet excellent Polichinelle? Peut-être aussi Aristophane s’arrêtait-il pour l’entendre, avant de rentrer chez lui pour reprendre la plume qui devait écrire les Nuées, et formuler un arrêt qui ne devait être exécuté que vingt ans après… Bien plus, quand Démosthène gourmandait la légèreté des Athéniens, quand de sa voix puissante il leur criait Philippe dans leurs murs, et la république à l’extrémité, une partie de son auditoire se détachait pour courir à l’appel du bateleur voisin et compter les coups de baton que se prodiguaient les deux interlocuteurs (24)

Toutefois, si dans cet article, le caractère de polichinelle est assez bien défini, la présence de ce personnage n’a pas encore pu être vérifiée en Grèce. En revanche on peut estimer que les Atellanes sont à l’origine des spectacles de marionnettes et que Maccus est l’ancêtre de Polichinelle.

Petitmangin, dans son histoire Latine, écrit à ce sujet :

Les personnages de l’Atellane étaient des types dont les traits et le costume, le nom et le caractère ne variaient pas d’une pièce à l’autre. On y voyait Maccus, le niais, Pappus, le vieillard imbécile, Manducus, le glouton, Bucco, le vantard aux joues enflées, Sannia, le farceur, Dossenus, le bossu. Longtemps la pièce se réduisit à un simple canevas; le détail du dialogue était abandonné à l’improvisation des acteurs, qui pouvaient être des personnes libres. Ce genre, éminemment populaire, se retrouve encore à la Renaissance dans la Commedia dell’arte et ses derniers vestiges apparaissent dans les personnages du théâtre de marionnettes. (25)

Si Maccus est bien l’aïeul de Polichinelle, son physique et son costume seront différents en France et en Italie. Le français a gardé ses deux bosses et son long nez crochu. Il est vêtu d’un pourpoint bicolore garni d’un flot de rubans et coiffé d’un feutre à bords retroussés. L’italien, Pulcinella, écrit Ernest Maindron, en l900 :

Le haut du visage est couvert d’un loup ou demi masque noir; sa taille est droite et serrée dans un large vêtement blanc. La tête est couverte d’un bonnet en forme de mitre. (26)

Ainsi donc, de chaque côté des Alpes, que ce soit sur la scène ou dans le castelet, Polichinelle gardera ses particularités. Aucun auteur ne les transgressera, à l’exception, peut-être, de Molière qui, influencé par les comédies italiennes, mettra en scène le Polichinelle Napolitain dans le premier intermède du Malade Imaginaire et dans le dernier de Psyché.

Mais, si Brioché a fait connaître Polichinelle, et Polichinelle contribué à la gloire des Brioché, on ne peut pas, non plus, dissocier le nom du singe Fagotin de celui de cette illustre famille.

En effet, célébré par La Fontaine, dans la fable intitulée La Cour du Lion :

Q’un mois durant le roi tiendrait
Cour plénière, dont l’ouverture
Devait être un fort grand festin
Suivi des tours de Fagotin (27)

évoqué par Molière dans Le Tartuffe où Dorine dit à Marianne :

Là, dans le carnaval, vous pourrez espérer
Le bal et la grand’bande, à savoir deux musettes
Et, parfois, Fagotin et les marionnettes (28)

immortalisé par le récit du Combat de Cyrano de Bergerac avec le singe de Brioché, au bout du Pont-Neuf (29). La première édition serait de 1655, ce qui nous conforte dans l’idée que Fagotin était bien le singe de Pierre, Datelin dit Brioché

… un auteur, qui se vantait de tirer son origine des mages, représenta une tragi-comédie au bout du pont où le cheval de bronze accompagne de loin la Samaritaine (30). Ce fut là que ce brave champion extermina le presqu’homme des marionnettes (31). Tout ce beau préambule signifie qu’en un charmant jour d’esté, sur les quatre heures du soir, Cirano de Bergerac tua le singe de Brioché au bout du Pont-Neuf. (32)

Après avoir portraituré Bergerac, venons à Brioché… On connoîtra par là que Brioché fut original pour les marionnettes, puisque certains, en certain païs, les croyoient personnes vivantes. Il se mit un jour en tête de se promener au loin avec son petit Esope de bois remuant, tournant, vivant, dansant, riant, parlant, petant. Cet heteraclite marmouset, disons mieux, ce drolifique bossu, s’appellait Polichinelle ; son camarade se nommait Voisin, et manioit un violon comme Pierrot le Fort. Après que Brioché se fut présenté en divers bourgs, bourgades, villes, villages, escorté de Polichinelle et de sa bande, il pietonna en Suisse dans un canton que Rochefort n’a point de reminiscence, ni moy non plus. Qu’importe ? c’etoit un quartier où l’on connoissoit les Marions, et point les marionnettes. Polichinelle ayant montré son minois aussi bien que sa sequelle, en presence d’un peuple brule-sorcier, on denonça Brioché aux magistrats. Des temoins attestoient avoir oüy jragonner, parlementer et deviser de petites figures qui ne pouvoient être que des diables : on decrette contre le maître de cette troupe de bois animée par des ressorts. Sans la rhetorique d’un homme d’esprit qui prêcha les accusateurs, on auroit condamné le sieur Brioché à la grillade dans la Grève de ce païs-là, s’il en eu une, s’entend. On se contenta de depouiller les marionnettes qui montroient leur nudité. Brioché servit de plastron à d’etranges bourrasques pendant le cours de sa vie turlupine ; mais la mort de son singe le saisit et l’affligea si cruellement que peu s’en fallut qu’il n’alloit luy tenir compagnie au delà du bateau caronique. Voilà ma digression finie. Entrons maintenant dans l’arène et voyons le combat en question. Notre auteur, galopant de son pied sur le Pont-Neuf, s’arreta court devant le logis de Brioché. Une troupe de gens du régiment de l’arc-en-ciel ( En note : C’est à dire la foule des laquais à livrée qui formoient le public le plus assidu des chanteurs du Pont-Neuf et des joueurs de marionnettes), attendant que les petites machines briochiques fûssent prêtes à donner le divertissement à l’honorable compagnie, agaçoient le singe deffunt. Ce singe étoit gros ainsi qu’un paté d’Amiens, grand comme un petit homme, bouffon en diable. Brioché l’avoit coëffé d’un vieux vigogne, dont un plumet cachoit les trous, les fissures, la gomme et la colle ; il lui avoit ceint le col d’une fraise à la Scaramouche ; il lui faisoit porter un pourpoint à six basques mourantes garni de passemans et d’aiguillettes, vêtement qui sentoit le laquérisme ; il lui avoit concedé un baudrier où pendoit une lame sans pointe. Nota que le maître avoit accoûtumé son disciple à se mettre en garde et à pousser quelques bottes. (33)

Le singe, farci d’une ardeur germanique, lorgnant nôtre guerrier le fer en main, se presenta pour luy alonger une botte de quarte. Bergerac, dans l’agitation où il se trouvoit, crût que le singe etoit un laquais et l’embrocha tout vif. O ! quelle desolation pour Brioché ! Animal sans pareil, s ‘écria-t-il , larmoyant comme un veau, t’avois-je doüé de tant de gentillesses pour te faire transpercer la bedaine ? Digne amusement de la canaille, introducteur du divertissement marionnettique, cher Fagotin de mes lucratives folies, utile et facetieux gagne-pain, bête moins bête que tel homme, singe des plus singes, où me rèduis-tu ! Après ces pitoyables et lamentables paroles, il se cola quelque temps sur le mort ; ensuite son camarade Violon, l’angoisse au cœur, s’empara du corps du deffunt ; ayant detaillé maintes remontrances à son maître, il luy persuada, primo, de rendre six blancs à ceux qui etoient entrez pour visiter des marionnettes ; secondo, et ultimo, de noyer sa douleur dans le vin. Brioché suivit ce conseil salutaire ; ils prenerent tous deux le chemin du cabaret gargotique… Minuit se fit entendre… Brioché ne put reconnoître sa maison, tant il etoit troublé : il eut même si grand mal de cœur, qu’il vomit de foiblesse dans un egout où il se trouva enfangé… Cinq ou six heures après, Brioché ouvra ses visières, mal nettes, il rumine à sa perte… Bergerac se deffendit en Bergerac, c’est à dire avec des ecrits facetieux et des paroles grotesques : il dit au juge qu’il payeroit Brioché au poëte, ou en monnaye de singe… sur les raisons alleguées, Brioché fut débouté des ses pretentions ; on luy deffendit même de laisser vaguer a l’avenir le singe qui succederoit au deffunt… (34)

Ernest Maindron rajoute :

Il paraît que Fagotin eut tous les torts ; il avait osé regarder en grimaçant Cyrano, qui ne pardonnant guère pareille insolence, avait mis immédiatement l’épée au clair ; par imitation, le singe en ayant fait autant, les lames se croisèrent, et l’infortuné Fagotin succomba vite dans cette lutte aussi folle qu’inégale

C’est la lecture de ce récit et aux vers que lui ont consacré deux de nos plus grands auteurs que l’on voit quelle était la célébrité de cet animal et quelle devait être sa popularité a Paris. On le comprend d’autant mieux lorsque l’on sait que tous les Brioché donnèrent le nom de Fagotin à leur singe et que cette tradition se perpétua chez les saltimbanques.

Le nom de Brioché fut très célèbre pendant toute la période d’activité allant de Pierre Datelin, le fondateur de la dynastie, à Louis Jean François Datelin, c’est à dire de 1640 à 1740 environ.

Mis à part les nombreuses allusions que nous avons citées ( La Fontaine, Boileau, Molière) il y eut 2 pièces de théâtre où le nom de Brioché apparaît :

Dans Turcaret (1709) de Lesage, tout à la fin de la pièce à la scène 8 de l’acte V, nous apprenons que Madame Turcaret avait pour nom de jeune fille Briochais , mais :

Mme Jacob (sœur de Monsieur Turcaret)
La fille d’un maréchal ! Pardi ! voilà une dame bien relevée pour venir me reprocher ma naissance ! Vous avez apparemment oublié que M. Briochais, votre père, était pâtissier dans la ville de Falaise (35)

Plus précise encore sur le nom de Brioché, citons la pièce Brioché, vengeur de Tirésias. (1722?). Cette pièce est de Carolet. Elle fut représentée à la Foire Saint Laurent 1722, avec comme entrepreneur Laplace ou Bienfait. Malheureusement cette pièce est perdue comme le fait remarquer Jean Luc Impe. (36)

Une autre pièce dans laquelle Brioché est impliqué a pour titre Brioché ou L’origine des marionnettes (1753) (37)

En définitive, si le nom de Brioché nous est encore familier, c’est parce qu’il fut le premier en France, à utiliser les marionnettes, et notamment Polichinelle, pour attirer les badauds. D’autres opérateurs, parmi lesquels on compte bon nombre de cette famille Brioché, continuèrent cette pratique. Il en sera ainsi pour Laurent Mourguet (1769-1844), illustre marionnettiste et surtout créateur du personnage de Guignol, marionnette typiquement française et connue dans le monde entier.

Bibliographie

1 Emile Campardon : Les spectacles de la Foire. Paris. Berger-Levrault. 1877. Vol 1 p 179
2 Dictionnaire des Sciences Médicales. Paris. C.L.F. Panckoucke. 1819. Vol 37. p 347 et 349
3 Nouveau Larousse Illustré. 1899-1901. Vol 6 p 512
4 Lemercier de Neuville : Histoire anecdotique des marionnettes modernes. Paris. Calmann-Lévy . 1892. p 4
5 A. Jal : Dictionnaire Critique de Biographie et d’Histoire. 1864. pp 470-472
6 Emile Campardon : Les spectacles… Vol 1 p 17
7 Georges Dagen (Montcorbier) : Documents pour servir à l’Histoire de l’Art dentaire en France principalement à Paris. Paris. La Semaine Dentaire. S.d. (1925), p. 85.
8 Nicolas Boileau : Œuvres complètes. Epître VII. Paris. Firmin Didot. 1883, p 230.
9 Charles Magnin : Histoire des Marionnettes en Europe depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Paris. L. Mery. 1852 pp 132-133
10 Charles Magnin : Histoire…p 133
11 Archives Nationales (CARAN) O1 20 f° 328
12 Louis de Gouvenain : Le théâtre à Dijon. 1422-1790. Dijon. Eugène jobard. 1888. p 157
13 Cité par Victor Fournel, Le vieux Paris. Fêtes, jeux et spectacles. Tours. Alfred Mame et fils. 1887. p 293
14 Charles Magnin : Histoire…p 137
15 CARAN O2 Y 12302
16 Emile Campardon : Les spectacles…. Vol 1 p 181
17 CARAN O2 Y 14890
18 Charles Magnin : Histoire… p 149
19 Jean-Luc Impe : Opéra Baroque et Marionnettes. Dix lustres de répertoire musical au siècle des lumières. Charleville-Mézières. Institut International de la Marionnette. 1994. 389 p
20 Jean-Luc Impe : Opéra… p 14
21 Cité par Jean-Luc Impe : Histoire… pp 14-15 R. Poisson, Le Baron de la crasse et l’Après-soupé des auberges. Texte établi, présenté et annoté par Ch. Mazouer. Paris. 1987. pp 200-202
Jean-Luc Impe : Histoire… p 41
22 Catherine Massip : La vie des musiciens de Paris au temps de Mazarin (1643-1661) : essai d’étude sociale.Paris. Picard. Collection : La vie musicale en France sous les rois Bourbons. N° 24. 1976. pp 78, 79 et 81
23 E. Davrecourt : Grandeur et décadence des marionnettes. In Le monde dramatique. Paris. 1835. Vol 5. pp 305-306
24 H. Petitmangin : Histoire sommaire de la littérature latine. Paris. J. de Gigord. 1948. p 40
25 Ernest Maindron : Marionnettes et Guignol .Paris. Félix Juven. 1900. p 111
26 La Fontaine :Fables. Nouvelle édition par René Radouant. Paris. Hachette. 1929. p 241. Vers 8 à 11
27 Molière : LeTartuffe In Œuvres complètes.Paris. Charles Lahure. Acte II scène 3. P 54. Vers 664 à 666.
28 A Paris, chez Maurice Rebuff le jeune, imprimeur-libraire, rue Dauphine, au Grand Jurisconculte. 1704
29 Il s’agit bien du Pont-Neuf et de la statue de Henri IV
30 Il s’agit là du singe Fagotin
31 Edouard Fournier : Variétés historiques et littéraires. Recueil de pièces volantes et curieuses en prose et en vers. Paris. P. Jannet. 1855. p 279
32 Edouard Fournier : Variétés historiques… pp 280-284
33 Edouard Fournier : Variétés historiques… pp 285-287
34 Théâtre du XVIIIe siècle. Textes choisis, établis, présentés et annotés par Jacques Truchet. Paris. Gallimard. La Pléïade.1972. Vol 1 p 151
35 Jean Luc Impe : Opéra…p 119
36 Antoine de Léris : Dictionnaire portatif historique et littéraire des théâtres. C.A. Jombert. Paris 1753. Slatkine reprints. Genève. 1970. p 89 et 327. « Parodie de l’Acte de Pygmalion, par M. Gaubier, donnée au Théâtre Italien le 26 septembre 1753 »