À Charles Spon, le 1er mai 1654

Note [54]

Isaac Cattier (v. note [11], lettre 351) est l’auteur présumé de cette Seconde Apologie… (Paris, Jean Piot, 1653, in‑4o de 248 pages) qui répondait aux Curieuses recherches sur les Écoles en médecine de Paris et de Montpellier… de Riolan (1651, v. note [13], lettre 177). Le titre, que Guy Patin reproduisait ici fidèlement, est suivi de ces vers :

Hæc semper postera
Crescet laude recens, dum Capitolium
Scandet cum sacra Virgine Pontifex.

Tantæ molis erit Medicorum exscindere matrem

[Elle {a} grandira toujours dans la postérité, rajeunie par la louange, tant que le Pontife gravira le Capitole avec la vierge silencieuse. {b}

Tant il sera laborieux d’anéantir la mère des médecins].


  1. L’Université de médecine de Montpellier.

  2. Paraphrase Horace (Odes, iii, xxx, vers 7‑9) :

                                Usque ego postere
    crescam laude recens, dum Capitolium
    scandet cum tacita virgine pontifex

Avis de L’imprimerie au lecteur :

« Ce discours aussi curieux que véritable (ami lecteur) me fut envoyé de bien loin par un des plus savants personnages de ce siècle, {a} au mois de décembre 1652, pour en faire offre au public. À quoi satisfaisant, je le fais voir sans privilège, d’autant qu’il ne craint personne. Il est libre, véritable, sans mensonge, sans calomnie, sans déguisement, ni autre dessein que le bien du public et l’intérêt de l’honneur, et d’une juste défense. Si vous lui faites la grâce, et à moi, de le voir d’un esprit de paix, de douceur et de civilité, à votre ordinaire, et donner quelque temps de votre relâche à sa lecture, vous connaîtrez clairement que ce n’est qu’une seconde apologie pour l’Université en médecine de Montpellier, faite par un de ses docteurs, ensuite de la première, prononcée en latin en l’année 1644 en pleine École par M. Sim<é>on Courtaud, célèbre doyen d’icelle, au temps de ses ouvertures. {a} Ne vous étonnez pas de son langage français sans artifice ni autre ornement, extraordinaire aux médecins de cette fameuse École, puisque celle-ci n’a été faite que pour vous ; et < pour > fortifier cette première, si doctement prononcée, et pour servir de réponse au livre des Curieuses recherches sur les Écoles en médecine de Paris et Montpellier, nécessaires d’être sues pour la conservation de la vie par un ancien docteur en médecine de la Faculté de Paris. J’ai grand regret d’avoir été trois mois entiers à porter mes soins à ce si noble sujet. Mais vous excuserez les troubles, la guerre et la misère et nécessité publique du siècle qui ont tenu un si long temps mes presses dans le silence. Semblablement, ce m’est aussi un déplaisir non moindre de ce que, ayant toujours inclination à vous servir promptement et fidèlement, cette impatience de vous plaire et l’absence de l’auteur, qui n’a pu y prendre garde de si loin, ont causé, entre autres, des omissions considérables et quelques légères fautes que j’ai ici représentées pour prévenir et détourner les mauvais jugements des mauvais critiques. J’espère que vous les excuserez et en jugerez sainement, en attendant que la seconde édition, que j’espère faire, vous soit plus correctement offerte. »


  1. Siméon Courtaud (v. note [19], lettre 128) a tenu cette Seconde Apologie pour sienne (v. note [42], lettre 442).

La Seconde Apologie a déclenché la publication, en 1654, des Deux Vies latines de Jean Héroard.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er mai 1654, note 54.

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(Consulté le 14/12/2024)

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