Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3
Note [31]
Le premier paragraphe de cet article plagie l’Essai de médecine de Jean Bernier, {a} première partie, chapitre iv, page 42, qui renvoyait lui-même (dans la marge) à la Description de la Grèce de Pausanias le Périégète, {b} livre ii, chapitre xxvii (traduction de M. Clavier, 1821) :
« Le bois sacré d’Esculape est entouré de montagnes de tous les côtés. {c} On ne laisse mourir personne dans l’enceinte sacrée, et on ne permet pas que les femmes y accouchent, ce qui s’observe également à Délos. Tout ce qui est offert en sacrifice, soit par un étranger, soit par un Épidaurien, doit être consommé dans l’intérieur des limites sacrées. Il en est de même à Titané. La statue d’Esculape est moins grande de moitié que le Zeus olympien d’Athènes. Elle est toute en or et en ivoire, et on voit par l’inscription qu’elle a été faite par Thrasymède, fils d’Arignotus et natif de Paros. Le dieu est assis sur un trône ; il tient un bâton d’une main, touche de l’autre la tête d’un serpent ; un chien est couché auprès de lui. Sur son trône, le sculpteur a représenté les exploits les plus mémorables des héros argiens, tels que le combat de Bellérophon contre la Chimère, et Persée coupant la tête de Méduse. {d} Un peu au delà du temple est l’endroit où dorment ceux qui viennent demander au dieu leur guérison […]. Il y avait autrefois dans l’intérieur de l’enceinte un grand nombre de cippes, {e} il n’en reste plus maintenant que six, sur lesquels sont inscrits des noms d’hommes et de femmes qu’Esculape a guéris, avec désignation de la maladie de chacun et de la cure ; le tout en dialecte dorien. […] Un sénateur romain nommé Antonin a depuis peu orné l’enceinte sacrée de divers édifices, qui sont le bain d’Esculape, le temple des dieux qu’on nomme épidotes, {f} celui d’Hygie, ceux d’Esculape et d’Apollon surnommés égyptiens. Le toit du portique qui porte le nom de Cotys était tombé et le reste de l’édifice qui est en briques crues s’en allait en ruines, c’est aussi Antonin qui l’a fait rétablir. Enfin, les Épidauriens qui habitent les environs du temple étaient très malheureux : nul abri où leurs femmes pussent accoucher ; leurs malades allaient mourir en plein air ; il y remédia en faisant bâtir un édifice où l’on porte les femmes en couche et les moribonds. »
- Paris, 1689, v. supra note [9].
- V. note [41] du Borboniana 8 manuscrit.
- V. note [5], lettre 551, pour Esculape. L’immense sanctuaire qui lui était dédié, dont subsistent d’importants vestiges, se situait à Épidaure, en Argolide, sur la côte orientale du Péloponnèse.
- V. notes [10], lettre 488, seconde notule {d}, pour Bellérophon et la Chimère, et [2], lettre de Reiner von Neuhaus datée du 21 octobre 1663, pour Persée et Méduse.
- Cippe : « petite colonne peu haute qu’on érigeait dans les grands chemins, ou ailleurs, et sur laquelle on mettait le plus souvent des inscriptions, ou pour apprendre les chemins aux voyageurs, ou pour conserver la mémoire de quelque chose » (Trévoux).
- « Dieux qui présidaient à la croissance des enfants » (ibid.).
Le commentaire moralisant sur les maux dont les pèlerins cherchent à obtenir la guérison n’est donc heureusement pas à tenir pour une authentique émanation de l’esprit de Guy Patin.