L. 773.  >
À Charles Spon,
le 17 mars 1664

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 mars 1664

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0773

(Consulté le 02/12/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je vous envoie un écrit nouveau que je n’ai pu lire tout entier sans rire et si bene te novi[1] je pense que vous en ferez autant. Vous y verrez un bel échantillon des bagatelles que le temps présent nous fournit, et deliria morientis sæculi[2][2][3] Je baise les mains carissimæ tuæ[4] et à M. de Gonsebac, à MM. Huguetan et Ravaud, à Messieurs vos deux confrères, MM. de Falconet et Garnier. Je pense que vous savez bien que M. Io. Ant. Vander Linden, [2] professeur en médecine à Leyde, [3] est mort : fatalem metam attigit, et penetravit in domum æternitatis suæ[4][5] âgé de 57 ans, le septième jour d’un catarrhe [6] suffocant ; mais comme dit Pline, [7] illibato corpore [5] et sans aucune entamure, absque ulla venæ sectione[6] C’est ainsi que ces bons hémophobes [7] passent en l’autre monde, væ victis ! Perditio tua ex Te Israel[8][9] Je vous prie de ne point abandonner M. Joncquet [10] et s’il se présente de delà quelque occasion pour lui, de lui faire le bien requis. J’ai ici un honnête homme de Lyon qui s’y en retournera après Pâques, par lequel je vous ferai rendre tout ce qu’aurez avancé pour lui. La Chambre de justice [11] fait ici parler d’elle fort souvent : les uns s’en ennuient, les autres en sont embarrassés par des recherches qui menacent et renversent des familles entières, sous ombre qu’elles ont été bâties ou enrichies par des partisans. On dit que toute la cour sera à Saint-Germain [12] jusqu’à Pâques fleuries. Le roi [13] reviendra ici pour les fêtes et puis après, s’en ira à Fontainebleau [14] pour y passer l’été entier. Il n’est presque point ici de malade depuis sept mois entiers. Notre M. Charpentier [15] se porte un peu mieux. Le Diogenes Laertius de M. Ménage [16][17] est encore en chemin d’Angleterre, pour quelques additions qu’on y a faites. Vale et me ama.

Tuus ex animo, Guido Patin.

Parisiis, die {Martis} Lunæ, {18.} 17. Martii 1664[8]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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