À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 15.
Note [15]

Page 30 (Paris, 1646), livre i, chapitre x, De Cucumere asinino [Le Concombre d’âne ou élatérium, v. note [5], lettre 882], deux requêtes.

  • Ligne 4 (§ 12), ajouter Kopf [tête, en allemand] (et supprimer des) dans la phrase :

    Summa est in catalogo des Teüfels [Kopf] {a}, ut sapientissimus Solenander vocat furiosa illa.

    [La (tête) du démon est au premier rang dans le catalogue, cette furieuse, comme Solenander l’appelle]. {b}


    1. La présence de des (génitif de der) trahit l’absence du mot (der) Kopf : der Teufels Kopf (Teufels est le génitif de Teufel en haut-allemand). L’Umlaut (inflexion ou tréma) de Teüfels est contestable (tout comme celui que Guy Patin avait mis à Köpf dans son annotation du livre, mais non dans sa lettre).

    2. Reiner Solenander a employé ces mots (sans toutefois les appliquer à l’élatérium) dans la consultation xxii, section v, de ses Consilia Medicinalia [Consultations médicales] (Hanau, 1609, v. note [37], lettre 146), sous-titrée In qua Epistola solutivorum quoddam discrimen : et potissimum de confectione Hamech multa [Lettre contenant une critique des médicaments résolutifs, et surtout bien des choses sur la confection Hamec (v. note [23], lettre latine 98] (page 504) :

      Ægro astantibus plurimum de hac confectione singulis momentis conquerentibus, extenuavi semper medicamenti vehementiam, quod in tam exigua quantitate esset oblatum : non potuisse magni mali causam dare, etsi maiori quantitate exhibitum obfuisse tenello et afflicto corpore facile potuisset, dans das auch dern Teuffelskopff als Coloquint, Scammonium, Helleborum […].

      [Pour ceux qui se tiennent au chevet d’un malade en se plaignant vivement et à tout instant de cette confection, j’ai toujours réduit la violence d’un médicament qui, prescrit en fort petite quantité, ne peut pas causer grand mal ; même si en étant administrée à plus forte dose dan das auch dern Teuffelskopff als Coloquint (ce ou cette tête du démon, par sa coloquinte), sa scammonée, son ellébore, peut nuire à un corps délicat et affaibli (…)].

      Après plusieurs autres, George G. Sigmond écrivait encore en 1832 (The Lancet, tome xxxviii, volume 2, page 678) :

      Solenander laid it down as an axiom “Elaterium esse in Catalogo Diaboli quo necat homines”.

      [Solenander a érigé en axiome que « L’élatérium est dans le catalogue du démon, parce qu’il tue les hommes »].

      Je n’ai pourtant pas trouvé ce propos dans le livre de Solenander ; probablement vient-il plutôt de ce qu’en a interprété Caspar Hofmann, avec son maladroit Teüfels, complément de nom dont il avait d’abord oublié le sujet (Kopf, la tête).


  • Ligne 33 (§ 17), changer l’ordre des mots dans la proposition imo Massaria dicit, se gr. vj. nunquam superasse en :

    imo Massaria dicit, se. nunquam gr. vj superasse.

    [Massaria (v. note [14], lettre 239) dit même n’avoir jamais dépassé la dose de 6 grains].

L’édition de Francfort (1667, pages 24‑25) a appliqué ces deux corrections, mais en écrivant des Teufels Kopf (sans tréma), avec des pour der, die ou das (car Solenander laissait explicitement le choix de l’article, masculin, féminin ou neutre, à mettre devant Teufels Kopf, mais en vieil allemand), subtile faute de grammaire allemande qui avait échappé à Guy Patin : Der Teufel steckt im Detail [Le diable est dans les détails].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 15.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1384&cln=15

(Consulté le 13/12/2024)

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