À André Falconet, le 18 août 1671, note 2.
Note [2]

« N’est-ce pas de Mammona ? » ; c’est-à-dire malhonnêtement (v. note [7], lettre 605).

Nicolas Brayer {a} n’obtint pas la charge de premier médecin du roi ; elle échut à Antoine D’Aquin, {b} jusque-là premier médecin de la reine et neveu d’Antoine Vallot. Guy-Crescent Fagon {c} eut la charge de premier médecin de la reine, et Eusèbe Renaudot celle de premier médecin du dauphin. {d}

Mme de Sévigné (lettre 264, à Mme de Grignan, le 22 avril 1672, tome i, page 487) :

« Le petit D’Aquin est premier médecin : La faveur l’a pu faire autant que le mérite. » {e}


  1. V. note [2], lettre 111.

  2. V. note [4], lettre 666.

  3. V. note [5] du Point d’honneur médical de Hugues ii de Salins.

  4. Le 18 avril 1672, v. note [16], lettre 104.

  5. Corneille, Le Cid, acte i, scène 7.

Saint-Simon (Mémoires, tome i, pages 107‑109) a décrit l’ascension de D’Aquin et son brusque remplacement par Fagon en 1693 :

« D’Aquin, premier médecin du roi, créature de Mme de Montespan, n’avait rien perdu de son crédit par l’éloignement final de la maîtresse ; {a} mais il n’avait jamais pu prendre avec Mme de Maintenon, à qui tout ce qui sentait cet autre côté fut toujours plus que suspect. D’Aquin était grand courtisan, mais riche, avare, avide, et qui voulait établir sa famille en toutes façons. […] Mme de Maintenon, qui voulait tenir le roi par toutes les avenues, et qui considérait celle d’un premier médecin habile {b} et homme d’esprit comme une des plus importantes à mesure que le roi viendrait à vieillir et sa santé à s’affaiblir, sapait depuis longtemps D’Aquin, et saisit ce moment de la prise si forte qu’il donna sur lui et de la colère du roi : {c} elle le résolut à le chasser, et en même temps, à prendre Fagon à sa place. Ce fut un mardi, jour de la Toussaint, qui était le jour du travail chez elle de Pontchartrain, {d} qui outre la Marine, avait Paris, la cour et la Maison du roi en son département. Il eut donc ordre d’aller le lendemain avant sept heures du matin chez D’Aquin lui dire de se retirer sur-le-champ à Paris ; que le roi lui donnait six mille livres de pension, et à son frère, {e} médecin ordinaire, trois mille livres pour se retirer aussi, et défense au premier médecin de voir le roi et de lui écrire. Jamais le roi n’avait tant parlé à D’Aquin que la veille à son souper et à son coucher, et n’avait paru le mieux traiter. Ce fut donc pour lui un coup de foudre qui l’écrasa sans ressource. La cour fut fort étonnée, et ne tarda pas à s’apercevoir d’où cette foudre partait quand on vit, le jour des Morts, Fagon déclaré premier médecin par le roi même qui le lui dit à son lever, et qui apprit par là la chute de D’Aquin à tout le monde qui l’ignorait encore, et qu’il n’y avait pas deux heures que D’Aquin lui-même l’avait apprise. »


  1. En 1691.

  2. Compétent.

  3. D’Aquin avait fort irrité le roi en lui demandant effrontément l’archevêché de Tours pour son fils.

  4. Louis Phélypeaux de Pontchartrain, secrétaire d’État.

  5. Pierre, frère aîné d’Antoine D’Aquin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 18 août 1671, note 2.

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(Consulté le 24/04/2024)

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