À Johann Daniel Horst, le 3 juin 1665, note 2.
Note [2]

Le passage en italique qui précède et celui qui suit sont en français dans le manuscrit.

Le titre complet du livre que Guy Patin attendait était :

Joannis Schenckii a Grafenberg, medici apud Friburgo-Brisgoios quondam florentissimi, Observationum medicarum rariorum, libri vii. In quibus nova, abdita, admirabilia, monstrosaque Exempla, circa Anatomem, ægrutidinum causas, signa, eventus, curationes, à Veteribus Recentioribusque sive Medicis, sive aliis quibusque fide digniss. Scriptoribus monumentis consignata, partim hactenus publicatis, partim etiam ανεκδοτοις non paucis, per communes locos artificiosè proponuntur. Opus ut indefesso labore partum, ita inexhaustæ utilitatis ac voluptatis, omnibus scientiæ naturalis, ac Medicinæ Cultoribus feracissimum : a Joan. Georgio Schenckio, Fil. Hagenoënsis Reipubl. Comitisque Hanoëntis Medico, tertiùm accuratiss. illustratum. Ante annos vero xx. ab innumeris præcedentium Editionum mendis, Excellentiss. D. Car. Sponii, Med. Lugd. opera vindicatum, et nunc passim novis Recentiorum Auctorum Observationibus auctum, à Laur. Straussio, Med. Professore in Academia Gissena. Cum privilegiis S.C. Majestatis et Regis Christianissimi.

[Sept livres d’observations médicales plus que rares de Johann Schenck von Graffenberg, {a} jadis très brillant médecin à Fribourg-en-Brisgau. Où sont présentés avec art, par citations, des échantillons curieux, cachés, admirables et extraordinaires concernant l’anatomie, les causes, les signes, les évolutions, les traitements des maladies, écrits par les anciens et les modernes, soit des médecins, soit certains autres écrivains parfaitement dignes de foi, qui ont déjà été en partie publiés, mais aussi inédits pour une partie non négligeable. Fruit d’un travail si assidu qu’il produit en abondance inépuisable utilité et plaisir à tous ceux qui cultivent la science naturelle et la médecine ; très soigneusement mis en lumière pour la troisième fois par Johann Georg Schenck, {b} le fils, médecin de la République de Haguenau et du comté de Hainaut. Corrigé il y a 20 ans des innombrables fautes que contenaient les précédentes éditions par le soin de l’excellent Charles Spon, médecin de Lyon, et maintenant partout augmenté par Lorenz Strauss, professeur de médecine en l’Université de Giessen, des observations nouvelles des auteurs modernes. Avec les privilèges du roi très-chrétien]. {c}


  1. V. note [6], lettre 72.

  2. V. note [23], lettre 1023.

  3. Francfort, Johann Beyer, 1665, in‑4o.

    V. note [6], lettre 72, pour les premières éditions partielles puis complètes parues à Fribourg et à Francfort entre 1594 et 1609, et pour celle de 1644 à Lyon, par les soins de Charles Spon (dont celle-ci était une révision avec augmentations).


Voici enfin le privilège dont Guy Patin a plusieurs fois parlé dans ses lettres à Johann Daniel Horst depuis celle du 24 janvier 1665 :

« Louis par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre à nos aimés et féaux conseillers, sergents tenant nos Cours de Parlement, maître des Requêtes ordinaire de notre Hôtel, baillis, sénéchaux, prévôts, leurs lieutenants et autres justiciers et officiers, salut : notre aimé Jean Beyer, marchand libraire à Francfort, nous a fait remontrer que dès le mois de décembre 1664, nous lui aurions accordé nos lettres de privilèges pour l’impression du livre intitulé Guilhelmi Fabricy Hildani opera observationum et curationum chirurgicarum, quæ extant omnia observationes Schenkij cum additionibus Straussi, {a} ce qu’il aurait exécuté ; mais comme le temps porté par nosdites lettres est expiré, et que l’exposant a fait de grands frais à l’impression du livre, lesquels il ne pourrait pas retirer si ne lui était permis d’en continuer l’impression, Nous requérant humblement lui en vouloir permettre la réimpression, et pour ce lui en accorder nos lettres à ce nécessaires, à ces causes désirant favorablement traiter ledit exposant, Nous lui avons permis et permettons par ces présentes, de faire réimprimer en ladite ville de Francfort, vendre et débiter ledit livre ci-dessus énoncé par tout notre royaume, en tel volume et caractère, par tel libraire et imprimeur que bon lui semblera pendant le temps et espace de sept années, à commencer du jour et date que ledit livre sera achevé de réimprimer pour la première fois, faisant très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité qu’elles soient, d’imprimer, vendre et débiter, faire imprimer ou contrefaire icelui sans la permission et consentement dudit exposant ou de ceux qui auront droit de lui, sous prétexte d’augmentation, correction, changement de titre ou autrement en quelque sorte et manière que ce soit, à peine de mille livres d’amende et de tous dépens, dommages et intérêts, et de confiscation des exemplaires. À la charge qu’il en sera mis un exemplaire dans notre Cabinet du château du Louvre, deux exemplaires en notre Bibliothèque publique, et un en celle de notre très cher et féal le sieur Séguier, chevalier chancelier de France, avant que de l’exposer en vente, suivant notre règlement, comme aussi à faute de faire registrer le présent privilège ès registres du syndic des libraires et de rapporter ès mains de notre aimé et féal conseiller en nos Conseils, grand audiencier de France en quartier un récépissé de notre bibliothécaire et du sieur Cramoisy commis par notre dit Chancelier de la délivrance actuelle des dits exemplaires, {b} Nous avons dès à présent déclaré ladite permission de réimprimer nulle et avons enjoint aux syndics des libraires de faire saisir tous les exemplaires qui auront été imprimés sans avoir satisfait aux clauses portées par ces présentes, si {c} vous mandons de ces dites présentes vous ayez à faire jouir ledit Beyer et tous ceux qui auront droit de lui, pleinement et paisiblement, contraignant tous ceux qu’il appartiendra par toutes voies dues et raisonnables, et à notre premier huissier ou sergent sur ce requis, faire pour l’exécution des présentes tous exploits nécessaires sans demander autre permission. Car tel est notre bon plaisir, donné à Paris le 24e jour de février, l’an de grâce 1665 et de notre règne le 22e.

Par le roi en son Conseil

Longuet

(L.S.) » {d}


  1. « Toutes les œuvres qui existent des observations et cures chirurgicales de Guillaume Fabricius de Hilden observations de Schenck avec les additions de Strauss » : titre aberrant qui devient compréhensible quand on sait, grâce aux explications de Guy Patin dans sa lettre latine du 4 mars 1665 (v. sa note [1]), que le privilège était accordé pour la réédition de deux livres : les Observationes et curationes chirurgicæ de Fabricius (Guillaume Fabrice de Hilden) et les Observationes de Schenck.

  2. Sous-entendu : « faute d’avoir rempli ces obligations… ».

  3. Sous-entendu : « si vous y avez satisfait… ».

  4. Abréviation de Locus Sigilli [Emplacement du sceau].

    Le privilège accordé par l’empereur Léopold, daté du 4 septembre 1664, figure à la page précédente.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 3 juin 1665, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1387&cln=2

(Consulté le 18/04/2024)

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