L. latine 354.  >
À Johann Daniel Horst,
le 3 juin 1665

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 3 juin 1665

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1387

(Consulté le 19/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 189 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Daniel Horst, docteur en médecine à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je me réjouis que vous ayez bien reçu le privilège pour Beyer, [2] ainsi que l’Hollierus tout nouveau avec nos disputations[1][3][4] J’attends que ces 7 exemplaires du Schenckius [5] soient remis au libraire de Genève ; lequel doit les expédier à notre ami Spon, [6] qui prendra soin de me les faire parvenir. Mon fils et moi vous remercions beaucoup pour les deux exemplaires que vous nous avez destinés. [7] Mon Robert distribuera les cinq autres à leurs destinataires : le grand audiencier[8] le chancelier[9] le cabinet du roi qui est au Louvre et la Bibliothèque royale, [10] comme c’est la règle. [2] Mon Robert doit encore aussi régler la somme de 23 livres tournois pour l’expédition du privilège : 23 livres tournois et un sol. Je salue [Ms BIU Santé no 2007, fo 190 ro | LAT | IMG] votre Beyer, ainsi que votre gendre, M. Lorenz Strauss. [11] Votre fils [12] a récemment assisté à une section de vessie pour extraire un calcul, [13] dans notre hôpital de Paris : [14] il y a vu François Colot opérer avec fort heureux succès (nul n’a jamais été plus éminent que lui), le plus habile des cystotomistes ; [15] il est arrière-petit-fils et arrière-arrière-petit-fils de cette dynastie des Colot, [16] dont notre Louis Duret a parlé avec tant d’honneur, dans ses commentaires in Coacas Hippocratis[3][17][18] Le mois prochain, il verra l’infinie variété de plantes qu’on montrera dans le Jardin du roi. [19] Leur brillante description paraîtra dans quelques jours, in‑fo ; ce livre contiendra quatre milliers de plantes. [4][20] La reine mère se porte toujours mal en raison d’une tumeur atrabilaire [21] et cancéreuse du sein gauche. [22] Tous les efforts qu’on y déploie sont vains, et ces vejoves auliques, empiriques, souffleurs et petits vendeurs de balivernes n’y avancent pas d’un pouce ; [5][23] mais il est naturel aux princes et aux courtisans d’être floués par de tels médicastres. Si un jour ces charlatans sont enfin chassés de la cour et punis d’exil éternel, [24][25] comme ils l’ont mérité depuis longtemps, alors les honnêtes gens pourront certainement dire avec Ovide, Poscimur Aonides[6][26] Dans cette attente, vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 3e de juin 1665.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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