L. latine 354.  >
À Johann Daniel Horst,
le 3 juin 1665

[Ms BIU Santé no 2007, fo 189 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Daniel Horst, docteur en médecine à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je me réjouis que vous ayez bien reçu le privilège pour Beyer, [2] ainsi que l’Hollierus tout nouveau avec nos disputations[1][3][4] J’attends que ces 7 exemplaires du Schenckius [5] soient remis au libraire de Genève ; lequel doit les expédier à notre ami Spon, [6] qui prendra soin de me les faire parvenir. Mon fils et moi vous remercions beaucoup pour les deux exemplaires que vous nous avez destinés. [7] Mon Robert distribuera les cinq autres à leurs destinataires : le grand audiencier[8] le chancelier[9] le cabinet du roi qui est au Louvre et la Bibliothèque royale, [10] comme c’est la règle. [2] Mon Robert doit encore aussi régler la somme de 23 livres tournois pour l’expédition du privilège : 23 livres tournois et un sol. Je salue [Ms BIU Santé no 2007, fo 190 ro | LAT | IMG] votre Beyer, ainsi que votre gendre, M. Lorenz Strauss. [11] Votre fils [12] a récemment assisté à une section de vessie pour extraire un calcul, [13] dans notre hôpital de Paris : [14] il y a vu François Colot opérer avec fort heureux succès (nul n’a jamais été plus éminent que lui), le plus habile des cystotomistes ; [15] il est arrière-petit-fils et arrière-arrière-petit-fils de cette dynastie des Colot, [16] dont notre Louis Duret a parlé avec tant d’honneur, dans ses commentaires in Coacas Hippocratis[3][17][18] Le mois prochain, il verra l’infinie variété de plantes qu’on montrera dans le Jardin du roi. [19] Leur brillante description paraîtra dans quelques jours, in‑fo ; ce livre contiendra quatre milliers de plantes. [4][20] La reine mère se porte toujours mal en raison d’une tumeur atrabilaire [21] et cancéreuse du sein gauche. [22] Tous les efforts qu’on y déploie sont vains, et ces vejoves auliques, empiriques, souffleurs et petits vendeurs de balivernes n’y avancent pas d’un pouce ; [5][23] mais il est naturel aux princes et aux courtisans d’être floués par de tels médicastres. Si un jour ces charlatans sont enfin chassés de la cour et punis d’exil éternel, [24][25] comme ils l’ont mérité depuis longtemps, alors les honnêtes gens pourront certainement dire avec Ovide, Poscimur Aonides[6][26] Dans cette attente, vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 3e de juin 1665.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 3 juin 1665

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(Consulté le 25/04/2024)

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