Note [24] | |
« Peu de choses circulent sur la santé du 666 et sur l’émeute napolitaine ; en outre, les nouvelles les plus certaines vous arrivent de ces lieux plus tôt qu’à nous, c’est pourquoi je me tais. » Dans le langage chiffré des réformés (clin d’œil de Guy Patin à son ami Charles Spon, qui en était) le nombre 666 désignait malignement le pape : c’est le nombre de la Bête dans l’Apocalypse de saint Jean (13:18, v. infra), qu’on croyait dissimulé dans l’inscription qui figurait sur sa tiare, Vicarivs filii Dei [Le vicaire du fils de Dieu] ; en effet, si l’on fait dans cette locution la somme des lettres qui correspondent à des chiffres romains, on aboutit au total de 666 (5 [v] + 1 [i] + 100 [c] + 1 [i] + 5 [v] + 1 [i] + 50 [l] + 1 [i] + 1 [i] + 500 [d] + 1 [i]). Plus généralement, la signification de 666 est de souche ésotérique (sans pourtant y voir une adhésion de Patin à l’occultisme, autrement que par ironie). Alexandrian (chapitre iii, page 159) a conclu son étude sur l’arithmosophie (signification cachée des nombres) en disant qu’aucun nombre :
La santé d’Innocent x était encore vigoureuse car il ne mourut qu’en 1655. Plus au sud de l’Italie (dont les courriers passaient par Lyon avant de parvenir à Paris), accablé d’impôts, le peuple du royaume de Naples, mené par le pêcheur Masaniello (contraction de Tomaso Aniello, né à Amalfi en 1620), s’était soulevé en 1647 ; ce héros populaire fut assassiné par un séide du vice-roi le 16 juillet 1647, mais Gennaro Annese prit sa succession à la tête de la révolte (v. note [40], lettre 155). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 7 février 1648, note 24.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0150&cln=24 (Consulté le 03/12/2024) |