À Johann Georg Volckamer, le 18 mai 1662, note 3.
Note [3]

« sur le traitement magnétique » : v. note [28] de l’« L’homme n’est que maladie » (1643), pour le Theatrum sympatheticum [Amphithéâtre sympathique] (Nuremberg, 1662), compilation que ses imprimeurs ont dédiée à trois médecins de Nuremberg, dont Johann Georg Volckamer. Il y est amplement question du magnétisme médical, notion hermétique, alors émergente, que le Dictionnaire de Trévoux a ainsi définie (au xviiie s.) :

« Terme dont quelques chimistes se servent pour signifier une certaine vertu qui fait qu’une chose sent en même temps que l’autre, soit de la même manière, soit d’une manière différente. Magnetismus, sympathia. C’est ce qu’on appelle autrement sympathie. Le fondement du magnétisme consiste, à ce que dit Ettmüller, {a} dans l’archée ou esprit vital, {b} dont une portion étant détachée du corps et attachée à un autre sujet, reçoit diverses altérations ; sur quoi elle forme diverses idées semblables aux diverses passions de l’âme. L’archée fait la même chose dans le tout que dans la portion, et prend diverses déterminations, selon la diversité des idées. Il y a, par exemple, dans l’archée du sang qui sort d’une plaie, une idée de fureur et d’indignation qui vient à s’apaiser par l’application de l’onguent magnétique, à raison de l’usnée ou mousse de crâne humain, ou par la poudre de sympathie, {c} à raison du soufre anodin de vitriol ; {d} la même idée s’apaise pareillement dans l’archée de la partie blessée, à cause du symbole d’unité qui est entre eux ; d’où il arrive que tous les symptômes qui proviennent de cette idée, s’arrêtent d’abord, et l’empêchement n’est pas plus tôt ôté que la partie est guérie. Ainsi la même altération que la poudre de sympathie donne à l’esprit vital du sang sorti de la plaie, est donnée à l’esprit vital de la partie distante qui n’est qu’un et même esprit. Ce fondement du magnétisme n’est pas fort solide ; et cette idée de fureur et d’indignation de l’archée, ou esprit vital, de même que le symbole d’unité qu’il y a entre l’archée du sang sorti de la plaie et celui de la partie blessée, sont des termes qui, en bonne philosophie, ne signifient absolument rien. »


  1. Michaël Ettmüller (1644-1683), médecin chimiste allemand qui enseigna la botanique, la chirurgie et la médecine à Leipzig.

    V. note [4], lettre 188, pour la définition médicale de la sympathie.

  2. Entité créée par Paracelse et développée par Jan Baptist Van Helmont (v. note [11], lettre 121).

  3. V. note [28] de « L’homme n’est que maladie » (1643), pour l’onguent hopliatrique, l’usnée et la poudre de sympathie.

  4. « Paracelse et Van Helmont recommandent fort le soufre anodin de vitriol (sulfate, v. note [13], lettre 336) pour sa vertu anodine à apaiser les douleurs et les furies de l’archée. Ce sont leurs termes. Ce soufre est le soufre fixe du cuivre, dont pourtant on ne le sépare pas immédiatement, mais < par l’intermédiaire > du vitriol de cuivre, c’est-à-dire du cuivre ouvert par l’esprit de soufre, parce qu’on en tire le soufre plus aisément. Il y a un soufre qui a rapport à ce soufre anodin dans le Mars [le fer] et dans le vitriol de Mars, mais la vertu en est beaucoup moindre que celle du soufre du vitriol de cuivre ou de Vénus » (Académie, 1694).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 18 mai 1662, note 3.

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(Consulté le 26/04/2024)

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