À André Falconet, le 25 février 1661, note 4.
Note [4]

Il n’y a pas eu d’acte à la Faculté le mardi 22 février 1661. La régence (pastillaire, ou antéquodlibétaire) de Pierre Pourret (v. note [1], lettre 669) avait eu lieu la veille : sous la présidence de Nicolas Brayer, le candidat avait répondu à la première proposition, An mulier viro ψυχροτερη ? [La femme est-elle plus froide que l’homme ?] ; puis Eusèbe Renaudot s’était attaqué à la seconde, An mulier viro βραχυβιατερη ? [La femme est-elle moins vigoureuse que l’homme ?].

La dispute (thèse) dont parlait ici Guy Patin devait être celui du 23 février (Comment. F.M.P., tome xiv, page 632) : le même Pourret présida sa première quodlibétaire, Estne mulierum semen infœcundum ? [La semence des femmes est-elle stérile ?] (affirmative) ; le candidat était le bachelier Jacques Boujonnier (fils de François i, v. note [3], lettre 12). Les examinateurs étaient Claude Quartier, François Landrieu, Antoine de Sarte, Daniel Arbinet, François Lopès, Charles Barralis, Philibert Morisset (doyen), Hermant de Launay et Philippe Hardouin de Saint-Jacques. Le procès-verbal du doyen dans les Commentaires ne signale aucune défection d’examinateur. Quoiqu’il en ait été, la phrase qui avait pu faire bondir Patin {a} se trouve à la fin du 3e article :

Hinc motus maris agit pro sua forma, si superet facit marem, si superetur fœminam, ex æquali vero pugna prodeunt Ερμαφροδιτοι utriusque sexus participes. Fabulas narrant qui fœminas in mares immutato sexu transiisse, et molam sine viri consuetudine in utero muliebri conceptam esse scribunt, cum formationis omne principium a virili semine prodire cuilibet sedulo contemplanti pateat.

[Le mouvement de la semence mâle agit alors selon sa propre configuration : s’il domine, il produit un mâle ; s’il est dominé, il naît une femelle ; d’un combat égal, proviennent les hermaphrodites, {b} qui participent des deux sexes. Il se raconte des fables où des femmes ont changé de sexe pour devenir hommes ; et il s’écrit qu’un fœtus a été conçu dans l’utérus d’une mère sans qu’elle ait eu de rapport avec un homme, {c} bien qu’il apparaisse à quiconque s’y intéresse de près que le principe de conception provient entièrement de la semence masculine].


  1. Comme tout docteur régent, Patin, sans faire partie du jury, pouvait intervenir dans la discussion des thèses soutenues devant la Faculté de médecine de Paris.

  2. Patin avait bien sûr tort de tenir les hermaphrodites et les ambiguïtés sexuelles pour des « chansons » : v. note [2] du Naudæana 3.

  3. Conception par imagination, v. notue {b}, note [38], lettre latine 154.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 25 février 1661, note 4.

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(Consulté le 23/04/2024)

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