V. note [9] des Actes de 1650-1651 dans les Commentaires de la Faculté, pour les six bacheliers reçus en mars et octobre 1650.
Je ne suis curieusement pas parvenu à trouver le texte latin de ce serment des bacheliers de médecine de Paris. J.‑C. Sabatier (Recherches historiques sur la Faculté de médecine de Paris depuis son origine jusqu’à nos jours…, Paris, J.‑B. Baillière, 1837, in‑8o) en a donné cette traduction (pages 44‑45), mais sans préciser qu’il était prêté le jour de la Saint-Luc :
- « Vous jurez d’observer fidèlement les secrets d’honneur, les pratiques, les coutumes et les statuts de la Faculté, de tout votre pouvoir ; et, quoi qu’il vous arrive, de n’y contrevenir jamais.
- De rendre honneur et respect au doyen et à tous les maîtres de la Faculté.
- D’aider la Faculté contre quiconque entreprendrait quelque chose contre ses statuts ou contre son honneur, et surtout contre ceux qui pratiquent illicitement ; toutes les fois que vous en serez requis, comme aussi de vous soumettre aux punitions qu’elle inflige en cas de fautes.
- D’assister en robe à toutes les messes ordonnées par la Faculté, d’y arriver au moins avant la fin de l’épître et de rester jusqu’à la fin de l’office, fût-ce même une messe d’anniversaire pour les morts, sous peine d’un écu d’or d’amende ; {a} comme aussi, et sous peine d’une égale amende, d’assister tous les samedis à la messe de l’École, le temps des vacances excepté.
- D’assister aux exercices de l’Académie et aux argumentations de l’École pendant deux ans, de soutenir une thèse sur une question de médecine et d’hygiène ; {b} enfin d’observer toujours la paix et le bon ordre, et un mode décent d’argumentation dans les discussions scientifiques prescrites par la Faculté. » {c}
- L’amende paraît hors de proportion avec l’infraction car la valeur de l’écu d’or était soit de 114, soit de 27 sols (soit 5 livres et 14 sols, soit une livre et 7 sols).
- Cet engagement est suspect : les bacheliers n’étaient pas tenus d’assister aux « exercices de l’Académie » (c’est-à-dire de l’Université, hormis peut-être certaines processions du recteur) ; ils avaient à disputer non pas une, mais trois thèses, les deux quodlibétaires (physiologie et pathologie) et la cardinale (hygiène) pendant les deux années de leur baccalauréat (v. note [1], lettre 1).
- Les « discussions scientifiques » semblent être une traduction maladroite de disputationes doctrinales [disputes savantes].
Les bacheliers prêtaient pour la première fois ce serment lors de leur réception, la veille des Rameaux ou à la Saint-Rémy (1er octobre, session de rattrapage) de chaque année paire (v. note [2], lettre 39), puis aux Saint-Luc de la même année et de la suivante.
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