Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 49.
Note [49]

« “ Un juge qui a la bouche tordue sera blâmé. ” Verdun avait joui d’une immense réputation à Toulouse, mais son renom fut bien moindre à Paris, ce qui est surprenant ! Sur accord unanime, il avait bien mérité cet honneur avant de l’obtenir, après qu’il l’eut obtenu, il en a tiré moindre gloire. Gramond, Historiæ Galliæ, page 19. »

V. note [11], lettre 84, pour Gabriel Barthélemy de Gramond et les 18 livres de ses « Histoires de France » (Toulouse, 1643) ; la citation du Patiniana abrège celle du livre i (pages 19‑20) :

Harleo senatus Parisiensis principatu gloriose, diuque functo, senectute tum gravi et invalido, substitutur Verdunus, Tolosani senatus princeps, cui apud Tolosates fama ingens, minus Lutetiæ nomen fuit, per maius officium, quod obstupescas. Lubrica est via per honores, et plerumque fallax ; adeo ut quandoque referre gradum dici possit qui progreditur. Omnium calculis meruerat eam dignitatem Verdunus ante quam obtineret ; postquam obtinuit, minus valuit fama.

[À Harlay, {a} devenu impotent et croulant sous le poids des ans, après avoir glorieusement et longtemps rempli la charge de premier président du Parlement de Paris, succéda Verdun, {b} premier président du parlement de Languedoc. Il avait joui d’une immense réputation à Toulouse ; mais son renom fut bien moindre à Paris, en cette très haute charge, et cela te surprend-il ? Le chemin qui conduit à la gloire est si glissant et parsemé de tant d’embûches qu’on peut dire que celui qui le parcourt rétrograde parfois. Aux suffrages de tous, Verdun avait bien mérité cet honneur avant de l’obtenir ; après qu’il l’eut obtenu, il en a tiré moindre gloire].


  1. V. note [19], lettre 469, pour Achille i de Harlay, premier président du Parlement de 1582 à 1616, année de sa mort, à l’âge de 80 ans. Le récit de Gramond est inséré dans l’année 1610 de ses Histoires.

  2. Nicolas de Verdun avait été reçu conseiller au parlement de Toulouse en 1553 ; après en être devenu premier président, il était monté au Parlement de Paris pour succéder à Harlay le 3 avril 1616 et devenir le plus haut magistrat de France. Il mourut le 16 mars 1627 sans descendance, en dépit de deux mariages (Popoff, no 49).

    Il avait la bouche « faite en paragraphe », c’est-à-dire tordue en forme de §, soit la probable séquelle d’une paralysie faciale périphérique (par atteinte du nerf crânien aujourd’hui numéroté vii, v. note [3] de l’Observation 20).

Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (pages 33‑34).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 49.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8197&cln=49

(Consulté le 04/11/2024)

Licence Creative Commons