« Supporter signifie encore donner appui, secours, protection. Les gens d’un même corps se supportent les uns les autres. La fortune de cet homme est bien appuyée, les ministres le supportent, le protègent. Ce docteur supporte les hérétiques, il écrit en leur faveur, il les excuse » (Furetière).
Journal de la Fronde (volume i, fo 285 ro, 2 septembre 1650) :
« Le comte d’Alais est mandé à la cour sur les instances qu’ont faites ici à Son Altesse Royale les députés de Provence de leur donner un autre gouverneur ; mais ce comte, voyant que les villes d’Aix, Arles, Marseille et autres s’unissaient avec le parlement de Provence contre lui, a si bien brigué dans les villes de Tarascon, Brignoles et Toulon que ces trois dernières ont envoyé ici d’autres députés, lesquels eurent le 28 {a} audience de Son Altesse Royale et lui déclarèrent ne vouloir point d’autre gouverneur que le comte d’Alais, et que si on le changeait, elles prendraient les armes pour le maintenir. Quant aux avis qu’on a eus de Provence, ils portent que la ville de Marseille a envoyé ici les informations qu’elle a faites de la surprise du fort Notre-Dame-de-la-Garde avec ordre aux députés de les présenter à M. le duc d’Orleans ; que cependant toute la cavalerie qui était dans cette province-là avait passé en Piémont et que la garnison de Porto Longone {b} était arrivée à Toulon suivant la capitulation. La nouvelle étant arrivée à la cour que les Marseillais avaient repris le fort Notre-Dame-de-la-Garde, dont M. de Scudéry, le poète, {c} était gouverneur, M. le cardinal donna ce gouvernement au lieutenant de ses gardes. »
- Août.
- V. note [48], lettre 229.
- V. note [68], lettre 336.
Ibid (fo 298 vo, Paris, 23 septembre) :
« Le bruit court que M. le cardinal offre au comte d’Alais le gouvernement d’Auvergne en échange de celui de Provence. »
Ibid (fo 299 vo, de Bourg, à côté de Bordeaux, le 16 septembre) :
« Les députés de Toulon qui sont venus ici pour demander que le comte d’Alais fût continué ont été mal reçus. »
Ibid (fo 299 vo) :
« De Marseille, le 13 septembre 1650. Le bruit étant venu, la semaine passée, à Toulon que Messieurs les princes étaient hors du Bois de Vincennes, le comte d’Alais y fit chanter le Te Deum et l’on fit ensuite des grandes réjouissances ; mais elles furent converties peu d’heures après en tristesse, la nouvelle étant venue qu’on ne les avait sortis de là que pour les mettre en plus grande sûreté. Cependant le comte d’Alais ne veut point obéir à l’ordre qu’il a eu d’aller à la cour, disant qu’il veut attendre le retour du courrier qu’il y avait envoyé, lequel apportera la réponse qu’auront eue les députés de la noblesse de son parti. Il attend aussi le succès du siège de Bordeaux et son intérêt est toujours celui des princes. Il a fait courir un bruit qu’il a reçu une lettre du roi portant ordre de lever des gens de guerre, ce qu’il a fait, on ne sait pour quel dessein ; mais on juge que c’est pour se fortifier si bien dans Toulon qu’on ne puisse pas l’en faire sortir, quoiqu’il soit certain qu’on ne l’y souffrirait pas s’il venait un second ordre de la cour, lequel le comte de Carces n’a pas attendu, ayant déjà obéi et étant parti pour aller rendre compte de ses actions à Leurs Majestés »
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