Note [55] | |
Dæmonum investigatio peripatetica. In qua explicatur locus Hippocratis in Progn. Si quid divinum in morbis habetur. Andrea Cæsalpino De Blancis Aretino Authore. [Investigation péripatétique {a} des démons, où est expliqué le passage d’Hippocrate dans le Pronostic, se demandant s’il y a quelque chose de divin dans les maladies. {b} Par Andreas Cæsalpinus de Blancis, natif d’Arezzo].
Andrea Cesalpino (Arezzo, Toscane 1519-Rome 1603), premier médecin du pape Clément viii, a professé la médecine à la Sapienza de Rome ; A.‑J.‑L. Jourdan, in Panckoucke : « Raisonnant d’après les principes de son péripatétisme travesti, et partant surtout de l’étrange principe qu’on peut connaître les objets par le secours du sens interne seul et sans la coopération des organes extérieurs des sens, Cesalpino conclut non seulement qu’il peut exister des démons dans le monde sublunaire, mais encore que ces démons n’ont pas besoin d’un corps susceptible de frapper nos sens pour connaître et agir. Il leur accorde en outre la faculté d’agir sur les hommes, mais seulement par des moyens naturels et corporels ; d’où il conclut encore que la médecine ayant à sa disposition d’autres moyens également naturels, dont l’action est contraire, elle a le pouvoir de guérir les maladies causées par les démons. Cependant, il convient que c’est une matière dans laquelle il se glisse beaucoup de fourberies et de jongleries. Ce traité fut écrit au sujet d’une prétendue possession par le diable des religieuses d’un couvent de Pise, à l’occasion de laquelle l’archevêque de la ville, Borboni, avait consulté l’Université, demandant surtout que l’on décidât si la cause de ce phénomène était naturelle ou surnaturelle. » Au delà de ses fumeuses analyses, Cesalpino doit une juste célébrité à ses : Peripateticarum Quæstionum Libri Quinque… La petite circulation du sang (dite pulmonaire) y est explicitement décrite pour l’une des premières fois, et ce plus de quarante ans avant William Harvey (v. note [12], lettre 177). L’exactitude de son propos est à tout jamais admirable : {b} Idcirco Pulmo per venam arterijs similem ex dextro cordis ventriculo revidum hauriens sanguinem, eumque per anastomosim arteiæ venali reddens, quæ in sinistrum cordis ventriculum tendit, transmisso interim aere frigido per asperæ arteriæ canales, qui iuxta arteriam venalem protenduntur, non tamen osculis communicantes, ut putavit Galenus, solo tactu temperat. Huic sanguinis circulationi ex dextro cordis ventriculo per pulmones in sinistrum eiusdem ventriculum optime respondent ea quæ ex dissectione apparent. Nam duo sunt vasa in dextrum ventriculum desinentia, duo etiam in sinistrum : Duorum autem unum intromittit tantum, alterum educit, membranis eo ingenio constitutis. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 55.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0097&cln=55 (Consulté le 15/09/2024) |