Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3, note 56.
Note [56]

V. note [8], lettre 584, pour les deux livres de Jules-César Scaliger contre Érasme au sujet du style cicéronien (Paris, 1531 et 1537).

Joseph Scaliger, fils de Jules-César, l’en a justifié dans des termes aussi embrouillés qu’embarrassés (Secunda Scaligerana, pages 309‑310) :

« Mon père a fait une oraison contre Érasme, lequel depuis écrivit que mon père n’était point auteur de cette oraison, quia miles erat. {a} Mon père en fit une autre où il se mit fort en colère. Érasme, sachant qu’il la ferait imprimer, attira de ses amis, qui achetèrent tous les exemplaires qu’ils purent, pour les supprimer ; tellement qu’aujourd’hui on n’en trouve plus. Mon père depuis vit la folie qu’il avait faite d’écrire contre Érasme. La première oraison a été imprimée par les jésuites avec mon épître de la vie de mon père, mais détronquée {b} où ils ont voulu. Mon père avait écrit beaucoup d’épîtres contre Érasme, qui étaient imprimées, mais je les ai fait supprimer, et en ai les exemplaires céans, qui m’ont coûté 72 écus d’or, 36 doubles pistoles ; j’ai commandé à Jonas de les brûler après ma mort. Mon père attaqua Érasme en soldat. Depuis, après avoir étudié, il vit qu’Érasme était un grand personnage. Peut-être mon père n’avait pas lu ou n’entendait pas Érasme. Jamais papiste, luthérien ni calviniste n’a fait un meilleur livre, ni plus élégant qu’est la Paraphrase du Nouveau testament. {c} Encore que mon père ait écrit contre Érasme, si fais-je {d} grand cas d’Érasme : c’était un grand homme. {e} Ô la belle épître qui est écrite au commencement de ses Épîtres ! {f} […] Mais il faut que les grands hommes fassent une faute en leur vie, et ille in Dialogo Ciceroniano nugaciter lapsus. Cum postea Pater vidit reliqua Erasmi opera, vidit se errasse quod contra illum scripsisset : ut Marinus Episcopus Reatinus, qui Hieronymum edidit, dicit Erasmum fuisse Hellenismi ignarum, cum tamen nihil fuerit Erasmo doctius. » {g}


  1. « parce qu’il était soldat » ; Bayle a longuement commenté les arguments et la chronologie de cette dispute dans les notes I‑ M de son article sur Érasme. On y retrouve le détail des invectives de Scaliger.

  2. Châtrée. V. note [10], lettre 104, pour la lettre de Joseph Scaliger, écrite à Janus Douza en 1594, sur la vie de son père et sur sa famille.

  3. V. note [16], lettre latine 2.

  4. Je fais quant à moi.

  5. Note de l’éditeur du Scaligerana :

    « Scaliger fait ici plusieurs fautes, parlant de la querelle de son père avec Érasme. M. Bayle les relevées dans son Dictionnaire et a donné un détail fort exact de toute cette affaire. Voyez les remarques (I) (K) (L) (M) de l’article d’Érasme. »

  6. V. note [14], lettre 71, pour les 31 livres des Epistolarum d’Érasme, dont la première est son autobiographie.

  7. « et lui s’est sottement égaré dans son Dialogus Ciceronianus. {i} Quand, ensuite, mon père eut vu les autres ouvrages d’Érasme, il comprit qu’il s’était trompé en écrivant contre lui ; tout comme fit Marianus Victorius de Ricté, évêque d’Amerino, {ii} qui a édité saint Jérôme, quand il a dit qu’Érasme ignorait le grec, quand nul n’y a été plus savant que lui. »

    1. Érasme et son dialogue intitulé Ciceronianus [Le Cicéronien] (Paris, 1528, v. note [8], lettre 584) contre ceux qui singent le latin de Cicéron.

    2. Cette correction apportée par l’éditeur du Scaligerana est imparfaite : il s’agissait de Mariano Vittori (mort en 1572), évêque d’Amelia.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3, note 56.

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(Consulté le 14/12/2024)

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