Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 98.
Note [98]

Neveu du pape Sixte iv (1471-1484, v. note [39] du Naudæana 2), Giuliano della Rovere (1443-1513), nommé cardinal en 1471, fut ensuite titulaire de plusieurs évêchés (Carpentras, Lausanne, Viviers), puis archevêque d’Avignon (1474), avant d’être élu pape en 1503, sous le nom de Jules ii. Le Moréri cite en référence la Continuation des Annales ecclésiastiques de Baronius par Henri de Sponde, où on lit ce propos sur l’élection de ce pape, tome ii, année 1503, pages 682‑683 : {a}

« Or, d’autant que la ville de Rome était troublée, après le décès du pape Pie, {b} par les divisions entre le duc de Valence et les Ursins, l’élection de son successeur fut résolue, selon Guichardin, {c} hors du conclave, pource que Julien Rovere était si puissant en amis et en richesses que, personne n’osant s’opposer à sa promotion, il fut assuré d’être pape auparavant que d’entrer dans le conclave et qu’il fût fermé, à savoir la dernière nuit d’octobre ; ensuite de quoi, il prit le nom de Jules, iie du nom, non point pour l’amour de Jules premier, qui était doué d’un esprit doux et pacifique, mais de Jules César, excellent capitaine qu’il se proposait d’imiter ; sur quoi, on remarque que depuis la naissance de Jules César jusqu’au pontificat de Jules, il y a eu justement 1 600 ans entiers. {d} Il prit pour devise Le Seigneur sera mon aide, je ne craindrai point ce que l’homme me fera. L’on tient que pour paraître plus effroyable, il porta la barbe longue, contre l’ordinaire des papes ; peut-être était-ce pour se rendre plus vénérable, il paraît toutefois par ses médailles que ce ne fut pas au commencement de son pontificat. »


  1. Traduction française, Paris, 1654, v. notule {a}, note [4] du Patiniana I‑4.

  2. Pie iii, pape du 22 septembre au 18 octobre 1503.

  3. Francesco Guiccardini, v. note [14], lettre 816.

  4. Calcul approximatif si l’on retient 100 av. J.‑C. pour l’année où naquit Jules César.

    L’« imitation » {i} d’Alexandre vi {ii} est une erreur du Moréri, reprise par L’Esprit de Guy Patin, car c’est sur l’élection de l’antipape Alexandre v {iii} que Sponde a écrit : {iv}

    « Il avait 70 ans quand il fut élu […], il prit le nom d’Alexandre v, et justement, puisqu’en libéralité et grandeur de courage on le peut comparer à Alexandre le Grand, et à tout autre excellent prince. »

    1. « Émulation » dans le Moréri.

    2. Rodrigo Borgia, 1492-1503, v. note [19], lettre 113.

    3. Le Crétois Pierre Phylargis, pape de 1409 à 1410.

    4. Ibid. année 1409, page 142.

Après avoir été leur ami et protégé, le belliqueux Jules ii mit grande énergie à chasser les Français d’Italie ; ce qui advint paradoxalement après leur victoire de Ravenne en Romagne (11 avril 1512), quand le roi Louis xii constata que son armée épuisée était incapable de prolonger l’occupation de la Lombardie.

V. note [22], lettre 467, pour le sanctuaire marial de Lorette (Loreto) dans la province d’Ancône.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 98.

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(Consulté le 26/04/2024)

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