L. latine 375.  >
À Anton Deusing,
le 8 octobre 1665

[Ms BIU Santé no 2007, fo 197 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Anton Deusing, docteur en médecine et professeur, à Groningue. [1]

Très distingué Monsieur, [a][2]

Depuis longtemps, j’avais en tête de vous écrire pour saluer, per ceram et linum, et literas animi mei interpretes[1][3] un homme exceptionnel et un ornement singulier de la république médicale ; pour vous offrir, avec autant de force qu’il m’est possible, toute sorte de services, en hommage à votre remarquable érudition et à votre omniscience, que je trouve absolument merveilleuse. Je le fais donc enfin aujourd’hui, bien tardivement certes, mais pour de bon, vous offrant tout ce que je possède et vous priant de bien vouloir me placer dans la liste de vos amis, même si je ne le mérite peut-être guère. Je vous aurais sans doute déjà écrit, mais la mort prématurée et désolante d’un illustre personnage, qui fut naguère mon très cher ami, a reporté mon dessein : je veux parler de M. Johannes Antonides Vander Linden ; [4] en souvenir de ses mânes, je vous prie de croire que je serai vôtre pour l’éternité et de recevoir avec bienveillance le livre que je vous envoie en humble présent, par l’entremise d’Hendrik Vander Linden, [5] fils de notre ami. Il s’agit de l’Hortus regius Parisiensis[6][7] dont je vous ferai sans doute parvenir la seconde partie dès qu’elle aura vu le jour, tout en disant, avec Virgile, Metas nec tempora pono[2][8] En attendant, faites-moi pourtant savoir, s’il vous plaît, ce dont vous auriez besoin venant de notre ville. Vive et vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 8e d’octobre 1665.

Vôtre, etc. [3]


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Anton Deusing, ms BIU Santé no 2007, fo 197 ro.

1.

« par la cire et le lin, et par les lettres qui sont les interprètes de mon âme » (Plaute, v. note [2], lettre latine 98).

2.

« Je n’impose ni terme ni durée » (v. note [4], lettre latine 236), pour dire « j’ignore quand elle paraîtra ».

V. note [3], lettre 841, pour la première partie du « Jardin royal de Paris » de Denis Joncquet (Paris, 1665), qui n’eut pas de seconde partie.

Dans sa lettre du 16 avril 1665, Guy Patin avait prié Hendrik Vander Linden, fils de Johannes Antonides (mort le 5 mars 1664), de saluer Anton Deusing de sa part, mais sans parler de ce livre.

3.

Cette lettre est tout ce qu’il subsiste de la correspondance entre Anton Deusing et Guy Patin ; il est permis de douter qu’elle ait jamais eu réponse.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 197 ro.

Cl. viro D. Ant. Deusingio, Medicinæ Doct. et Professori, Groningam.

Iampridem ferebat animus ad Te scribere, Vir Cl. Téque, per ceram et
linum, et literas animi mei interpretes salutare tanquam virum eximium,
et Reip. Medicæ ornamentum singulare : Tibique propter singularem
eruditionem, ac planè stupendam polymatheïam, officiorum omne genus,
quantum in me esset offere : quod hodie quanquam serò, tandem tamen et
seriò facio, Tibique meipsum et omnia mea Tibi offero, rogóq. ut me,
licèt forsan immerentem, in Amicorum numero velis habere atque collocare.
Antehac ad Te haud dubiè scripsissem, sed meum hocce consilium retarda-
vit ac differe coegit Cl. Viri Amici olim mei carissimi præmaturus et in-
felix obitus : intelligo D. Io. Ant. Vander Linden, per cujus Manes Te
precor ut credas me Tuum fore in perpetuum : gratóq. animo accipias lite-
rarium munusculum quod ad Te mitto per Henr. Lindenium, Amici nostri
Filium : illud a. est Hortus regius Paris. cujus alteram partem haud dubiè
mittam quamprimùm prodierit : sed dicam cum Virgilio, Metas nec tempora
pono.
Interea v. si quid ex hac Urbe nostra requiras, fac si placet ut per Te
intelligam. Vive, vale, Vir Cl. et me ama. Parisijs, 8. Oct. 1665. Tuus, etc.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Anton Deusing, le 8 octobre 1665

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(Consulté le 26/04/2024)

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