Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701)

Note [39]

Bayle a consacré un article de quatre pages et demie à Daniel L’Ermite (Eremita ; Anvers 1584-Livourne {a} 1613). En voici l’essentiel du corps, sans les longues et nombreuses notes qui détaillent les turpitudes de son existence débauchée :

« Secrétaire du duc de Florence, {b} était une assez bonne plume ; mais ses mœurs et sa conduite ne répondaient point à la profession des belles-lettres à laquelle il s’était voué. Scaliger avait conçu assez d’estime pour lui, et l’avait fort recommandé à Casaubon ; de quoi il se repentit peu après, ayant vu que ce jeune homme s’était fait catholique. Casaubon a parlé assez amplement de cette aventure. Ce changement de religion n’empêcha pas que L’Ermite ne conservât de bons sentiments pour Scaliger. {c} Il le témoigna publiquement après même que Scaliger fut mort, car il écrivit pour lui contre le terrible Scioppius. {d} Il s’en trouva mal : Scioppius le réfuta à sa manière, c’est-à-dire en publiant mille contes diffamatoires concernant la vie de Daniel L’Ermite. Celui-ci mourut de la vérole à Livourne l’an 1613. Quelques-uns aiment mieux dire qu’on l’empoisonna. Il avait du penchant à la médisance, et il le fit connaître par ses relations d’Allemagne. {e} […] On imprime à Utrecht quelques opuscules de Daniel L’Ermite, entre autres le traité de aulica et civili Vita. Ils étaient manuscrits dans la bibliothèque du duc de Florence, et l’on y doit renvoyer l’original après que l’édition sera faite. M. Grævius réfutera dans la préface les médisances de Scioppius. » {f}


  1. Livourne (Livorno), sur la mer de Ligurie, est le plus important port de Toscane.

  2. V. note [9] du Borboniana 9 manuscrit pour Ferdinand ier de Médicis, grand-duc de Toscane de 1587 à 1609. L’Ermite servit aussi sous Cosme ii (v. 4e référence, note [5] du Naudæana 2), fils aîné et successeur de Ferdinand.

  3. Les notes B et C de Bayle détaillent les lettres de Joseph Scaliger et d’Isaac Casaubon sur ces sujets. Il ne subsiste rien des correspondances que ces deux savants ont échangées avec L’Ermite.

  4. V. notes [14], lettre 79, pour Scioppius (Caspar Schoppe), et [10], lettre 104, et ses invectives contre Scaliger.

  5. L’Iter Germanicum, sive Epistola ad Equitem Camillum Guidum, scripta de Legatione ad Rodolphum Cæsarem Aug. et aliquot Germaniæ Principes [Voyage d’Allemagne, ou Lettre écrite au chevalier Camillus Guidus sur l’ambassade auprès de l’auguste empereur Rodolphe et de quelques princes allemands] est l’un des opuscules du livre cité dans la notule {f} qui suit.

  6. Dan. Eremitæ aulicæ vitæ ac civilis libri iv. Ejusdem Opuscula varia : quorum syllabus exhibetur post Præfationem Joannis Georgii Grævii.

    [Quatre livres de Daniel L’Ermite sur la vie aulique et civile, {i} avec ses divers opuscules, {ii} dont Joannes Georgius {iii} Grævius présente la liste est dans sa préface]. {iv}

    1. À la cour des princes et à la ville.

    2. Au nombre de cinq.

    3. Johann Georg Grævius (1632-1703), philologue allemand.

    4. Utrecht, Guilielmus Broedelet, 1701, in‑8o de 427 pages.

Cet article du Patiniana imprimé ne figure pas dans le manuscrit de Vienne.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 39.

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(Consulté le 28/04/2024)

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