Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 1

Note [41]

« Avec le plus insolent mépris, il a plu à Richelieu de monter {a} au premier étage des maisons à l’aide d’un pont nouveau : ou bien cette machine a été fabriquée pour franchir nos murs, {b} ou bien, dit la France, elle cache quelque tragédie. Il en est venu là après de tels efforts que, je l’affirme, il pourrait se déclarer pontife. » {c}


  1. Pour « monter », le Grotiana employait le verbe « guinder » : « terme de marine, c’est hausser et élever soit les voiles, soit quelque autre chose. On le dit aussi en autres occasions » (Furetière).

  2. Virgile, v. notule {a}, note [35], lettre à Charles Spon du 19 juin 1643, où Guy Patin a aussi cité cette épigramme.

  3. Le pont est la monumentale « machine » qui véhiculait Richelieu malade dans son dernier voyage, de Lyon à Paris, en 1642 (v. notes [6], lettre 64, et [10], lettre 71).

    Le pontife, titre suprême auquel pouvait aspirer le cardinal, est un mot qui dérive, entre autres étymologies possibles (v. notule {f}, note [18] du faux Patiniana II‑1), de pontem facere, « construire un pont », par allusion au premier pont de Rome, nommé Pons Sublicius, qu’auraient bâti les prêtres fondateurs de la cité (pontifices), sur le Tibre, au viie s. av. J.‑C., pour aboutir, par des chemins incertains, au souverain pontife, le pape, doté (après Dieu) du plus haut pouvoir sur l’Église romaine.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 1, note 41.

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(Consulté le 12/12/2024)

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