Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 2

Note [23]

« Voyez la Bibliotheca Belgica de Valerius Andreas, page 587 » : {a}

Ioannes Woverius, vulgo vanden Wouwere, Antverpiæ nascitur anno Dom. m. d. lxxvi. v. Kal. Junias. Post jacta ibidem litterarum humaniorum fundamenta in Scholis S. I. Lovanii, domo et contubernio usus Iusti Lipsii, viri præstantissimi, vitam ad optima præcepta, ingenium ad artes confirmavit, ejusdem Lipsii testimonio, qui ita carum Woverium habuit, ut unum e testamenti sui Curatoribus eum esse voluerit, solumque elegerit, cujus fidei libros, scriptaque edenda et non edenda committeret. Adeoque abeuntem a se non immerito his versibus prosecutus est :

En scripto tibi pectoris recessus
Nostri pandimus, intimosque amores,
Hos habe sine fraude, et hos habebis,
Dum me terra, vel æther ipse habebit.

Post lustratas triennali peregrinatione Galliam, Hispaniam, Italiam, Germaniamque, patriæ redditus, mox in Senatorum ordinem adlectus fuit, post Finantiarum seu Ærarii Regii in Belgio Assessor, atque a Consiliis bellicis, status publicis caussa ad Regem Catholicum Philippum iv. a Sereniss. Isabella, Clara, Eugenia, Hispan. Infante etc. delegatus, ab eodem Rege Eques nominatur, et torque aureo insignitur. Scripsit dum a gravioribus Reip. muneribus adhuc immunis esset, sequentia : […]

Pluraque ipse meditabatur, quorum sera fortassis exspectatio erit, Woverio anno m. dc. xxxv. die xxiii. Septemb. ætatis anno lviii. vita functo.

[Joannes Woverius, vanden Wouwere en flamand, naquit à Anvers le 28 mai 1576. Après y avoir acquis les principes des humanités littéraires, puis étudié aux Écoles des jésuites de Louvain, il est devenu familier de la maison et de la compagnie du très éminent Juste Lipse et, au témoignage de ce maître, il a affermi ses mœurs conformes aux meilleurs préceptes et une intelligence orientée vers la pratique des sciences ; et Lipse a tant chéri Woverius qu’il a voulu en faire l’un de ses exécuteurs testamentaires, puis l’a choisi pour le seul d’entre eux, à qui il confierait ses livres et ses écrits, destinés à être ou non publiés. Au moment de le quitter, il l’a honoré de ces vers :

« Je t’écris pour t’ouvrir le tréfonds de mon cœur et te dire mon intime affection. Accepte-les franchement, et garde-les tandis que la terre, voire le ciel, me gardera. » {b}

Après avoir voyagé pendant trois ans en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne, il revint dans sa patrie et fut bientôt reçu membre des États généraux, et ensuite assesseur des finances, ou trésor royal, en Flandre et conseiller aux affaires de la guerre. La sérénissime Isabelle Claire Eugénie, infante d’Espagne, l’envoya comme ambassadeur auprès du roi catholique Philippe iv. {c} Ce monarque l’a nommé chevalier et l’a honoré d’un collier en or. Avant d’être investi de ces très lourdes charges d’État, il a écrit ce qui suit : […] {d}

Woverius en méditait plusieurs autres, mais il a peut-être attendu trop longtemps pour le faire car il a quitté ce monde le 23 septembre 1635, en la 58e année de son âge.].


  1. Louvain, 1643, v. supra note [18].

  2. Juste Lipse mourut le 23 mars 1606. V. la lettre du 17 avril suivant où Woverius annonce à Joseph Scaliger qu’il est l’un des trois exécuteurs testamentaires de Lipse, transcrite à la fin de la note [26] du Grotiana 1.

  3. L’archiduc Albert d’Autriche (1559-1621), fils de l’empereur Maximilien ii (v. notule {g}, note [24] du Borboniana 5 manuscrit) et de l’infante Maria d’Espagne, nommé cardinal de 1577, avait quitté le chapeau en 1598.

    Il se maria et gouverna les Pays-Bas espagnols de 1598 à sa mort, avec son épouse, l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie (1566-1633), qui a gouverné seule de 1621 jusqu’à son décès. Elle était fille du roi Philippe ii d’Espagne, et tante du roi Philippe iv, couronné en 1621.

  4. Les œuvres de Woverius citées par Andreas et par le Grotiana sont :

    • Ioannis Woverii Antverpiensis Eucharisticum Clarissimo et Incomparabili Viro Justo Lipsio scriptum [Remerciement que Johannes Woverius a écrit au très brillant et incomparable Juste Lipse] (Anvers, Ioach. Trognæsius, 1603, in‑4o) ;

    • Assertio Lipsiani Donarii adversus gelastorum suggillationes [Défense du temple lipsien contre les railleries des bouffons] (Anvers, Ioannes Moretus, 1607, in‑4o), pour justifier la dévotion de Juste Lipse envers la Vierge Marie (v. notes [24][31] du Grotiana 1) ;

    • Ioannis Woverii Antuerpensis Panegyricus Austriæ serenissimis Archiducibus Belgicæ Clementissimis, Piissimis, Optimis Principibus Patriæ parentibus scriptus [Panégyrique que Joannes Woverius, natif d’Anvers, a écrit à l’intention des sérénissimes archiducs d’Autriche, les très cléments, pieux et bons princes et parents de la Patrie flamande] (Anvers, Ioannes Moretus, 1609, in‑8o), en l’honneur de l’archiduc Albert d’Autriche et de l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie ;

    • Woverius a en outre contribué à l’édition des lettres de Lipse.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 2, note 23.

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(Consulté le 24/04/2024)

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