< L. 934.
> À André Falconet, le 27 juin 1668 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 27 juin 1668
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Quelque envie que j’aie de vous écrire et de vous donner de nos nouvelles, j’ai demeuré là faute de matière. Il y a quatre jours que mourut ici Mme de Villequier, [2] fille de M. Le Tellier, [3] secrétaire d’État. Elle a été emportée de la petite vérole [4] et était grosse d’environ trois mois. Voilà une grande affliction pour cette famille et moi-même, j’en ai grand regret ; mais il faut prendre patience, la mort n’épargne personne. [1] L’on dit qu’il y a eu sédition dans Dole [5] par la populace contre Messieurs du parlement. [2] Hélas, que le monde est malheureux sous le masque d’une fausse politique avec laquelle il est aujourd’hui gouverné ! Messieurs du Parlement, les trois chambres assemblées, ont condamné à mort par contumace M. Le Tillier, [6] receveur des consignations [7] qui s’en alla il y a tantôt trois ans hors du royaume sans dire adieu à personne, en emportant beaucoup d’argent à plusieurs à qui il était dû. Cet homme était fils d’un avocat, il a été conseiller à Metz [8] puis maître des requêtes, puis intendant des finances, enfin receveur des consignations et puis banqueroutier. Jadis un empereur romain disait Omnia fui et nihil expedit : J’ai fait toute sorte de personnage et cela ne m’a de rien servi ; [3][9] M. Le Tillier pourrait aujourd’hui en dire presque autant ; on tient pour certain qu’il est à Venise, quoique la plupart le croient en Hollande. Vale. De Paris, ce 27e de juin 1668. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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