L. latine 401.  >
À Sebastian Scheffer,
le 9 mai 1666

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 9 mai 1666

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1435

(Consulté le 19/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 205 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Sebastian Scheffer, docteur en médecine, à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Un gentilhomme Allemand m’a remis votre lettre, qui m’a procuré une grande joie. Dites-moi pourtant, je vous prie, ce que sont ces deux envois dont le port s’est élevé à un tel montant : dans mes brouillons, j’ai certes trouvé la trace d’un paquet, que j’avais confié, le mardi 3e de février 1665, à un marchand de Paris, que je connais fort bien, pour qu’il le fît parvenir à M. Johann Daniel Horst ; [2] il contenait l’Hollierus de Morbis internis, etc., in‑fo[3] pour ce même M. Horst, qui me l’avait demandé ; et dans ledit paquet, j’avais mis le privilège royal pour M. Beyer, [4] obtenu par mes soins, pour imprimer les Observationes Schenckii, etc.[5] que M. Horst m’avait demandé d’obtenir, etc. J’y avais aussi inclus un autre petit paquet contenant des opuscules du très distingué Hofmann, [6] de Calido innato, de Humoribus et de Partibus similaribus, que je demandais à M. Horst de vous faire remettre. J’ignore absolument si vous l’avez jamais reçu : écrivez-moi s’il vous plaît pour me dire si M. Horst vous a fait parvenir ces trois traités, [Ms BIU Santé no 2007, fo 206 ro | LAT | IMG] et s’ils sont bien en votre possession et à votre disposition ; M. Horst a dû faire ce que je lui demandais. [1] Pour le second paquet, je ne me rappelle pas ce qu’il contenait, ni par qui vous l’avez reçu ; mais tout ce que je sais, c’est que je vous ai écrit trois fois, aux mois de mai et juin, et que dans l’une de ces lettres, j’ai inséré un errata typographique du livre de Medicamentis officinalibus de M. Hofmann. [2][7][8] Maudit soit le messager qui s’est joué de moi ! J’ignore pourtant de qui il s’agit ; si je le savais, alors malheur à toi, messager ! mais en attendant, loué soit Dieu tout-puissant, si tout cela est parvenu entre vos mains. À l’avenir, je serai plus prudent et, si Dieu veut, j’y réfléchirai à deux fois et j’observerai vos recommandations. Je pense que le moyen le plus sûr est de passer par M. Du Clos, médecin de Metz ; [9] il est de présent à Paris pour régler certaines affaires de sa ville. Je fais grand cas de votre parent et pense qu’il est excellent homme. [10] J’ai depuis longtemps reçu ce que vous aviez confié à M. Widerholdt, [11] et vous en remercie ; mais je n’y ai pas trouvé l’Oratio de bona mente[3][12] Schönwetter [13] imprime chez vous les Quæstiones medico-legales de Paolo Zacchias ; [14] je suis bien au courant car je lui en ai moi-même envoyé le privilège royal, voilà un mois, comme j’avais déjà fait pour les Observationes de Schenck au profit de M. Beyer. [4] Mais n’est-ce pas votre Schönwetter qui a publié les Attica Bellaria, in‑8o, du jésuite allemand Jacobus Pontanus ? [5][15] J’aimerais les avoir quand il s’en trouvera un exemplaire à acheter. Je salue le plus obligeamment qu’il m’est possible le très distingué M. von Vorburg ; [16] je n’ai toutefois pas encore pu satisfaire sa demande, diverses charges m’en ont empêché, sans tout de même m’avoir encore tué. [6] Je salue le très distingué M. Lotich, souhaitant pouvoir lui être utile en quelque façon, malgré ces temps fort malheureux, tout à fait hostiles aux gens de lettres, aussi bien qu’à la vertu elle-même. Comment donc se portent votre épouse et votre petit garçon ? [17] Je les salue tous deux avec votre bienveillante permission. Tout reste ici incertain quant à la guerre anglaise ou hollandaise. [18] Notre reine mère a fini par mourir, [19] entre les mains des empiriques et des charlatans, [20][21] qui ne lui ont pas permis de vivre plus longtemps, avec leur vin énétique d’antiimone, [22][23] leurs petits grains narcotiques [24] et leurs autres médicaments chimystiques[25] Ainsi meurent les princes, ainsi veulent-ils qu’on les trompe ; aussi sont-ils trompés et occis. [26] Quand vous voudrez m’écrire, confiez vos lettres à M. Persod, le marchand, qui vous portera celle-ci ; [7][27] par son intermédiaire, toutes vos lettres me seront remises en parfaites sûreté et célérité. Vous ne me dites rien de votre graveur, mais quand donc paraîtra cette dixième partie de son ouvrage ? Je n’ai pas besoin de la première feuille du livre de Medicamentis officinalibus du très cher Hofmann, qu’on imprime à Iéna, il me suffit de savoir qu’il paraîtra entièrement purgé de ses imperfections. [8] Que Dieu tout-puissant vous conserve, avec toute votre famille. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 9e de mai 1666.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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