À Charles Spon, le 28 octobre 1663, note 1.
Note [1]

« par crainte des juifs » : {a}

Manuale Catholicorum {b} hodiernis controversis amice componendis maxime necessarium. Ex scriptura, Conciliis, S.S. Patribus, summis Pontificibus, atque celebrioribus Auctoribus fideliter contextum. De consensu Superiorum, necnon Doctorum approbatione. Secunda Editio multo locupletior. Cum Ecclesiæ traditione ad Novarum Thesium refutationem, necnon Celeberrimi Parisiensis Senatuconsulti confirmationem. Auctore Aletophilo Charitopolitano Congreg. de fide propag.

[Manuel des catholiques, extrêmement nécessaire pour les controverses d’aujourd’hui qu’il faut amicalement terminer. Fidèlement composé à partir de l’Écriture, des conciles, des Saints Pères de l’Église, des souverains pontifes et de fort célèbres auteurs. Sur le consentement des supérieurs et l’approbation des docteurs. Seconde édition fort enrichie. {c} Avec la réfutation des thèses nouvelles par les traditions de l’Église, ainsi que la confirmation du très fameux arrêt du Parlement de Paris. {d} Par Aletophilus natif de Charitopolis, {e} de la Congrégation des frères prêcheurs]. {f}

L’auteur masqué de cette mise en garde des catholiques contre les jésuites et leur maître, le pape, se prétendait dominicain (frère prêcheur), mais était l’oratorien Jean Courtot (Langres vers 1611-1666) : entré dans la Congrégation de l’Oratoire en 1632, il s’était bientôt fait remarquer par son esprit rétif et bouillant, et par ses attaques contre les jésuites. Le P. François Bourgoing, général de l’Oratoire, {g} l’avait fait exclure en 1648 pour son zèle passionné en faveur des idées de Port-Royal. Ayant fait appel de la sentence, Courtot avait été réintégré, mais ne s’étant en rien amendé, il fut déclaré « incorrigible et scandaleux » et définitivement exclu en novembre 1649, ce qui fut confirmé en 1654. Son emportement obstiné le fit peu à peu rejeter par Port-Royal. Son Manuale Catholicum fut brûlé par la main du bourreau le 4 janvier 1664 et l’auteur comme l’imprimeur « condamnés à être pris au corps si appréhendés peuvent être ; sinon assignés à trois briefs jours et leurs biens saisis ». Le bouillant Courtot confirma sa véhémente opposition à la Paix de l’Église sans parvenir à la compromettre (G.D.U. xixe s. et Dictionnaire de Port-Royal, pages 309‑310).


  1. C’est-à-dire des jésuites : v. note [22], lettre 752.

  2. Catholicum dans la lettre imprimée.

  3. Première édition, sans lieu ni nom, 1651, petit in‑fo de 128 pages :

    Manuale Catholicorum, ad devitandas ex mente Apostoli, profanas vocum doctrinarumque novitates, ex Conciliis atque Antiquis Patribus fideliter contextum.

    [Manuel des catholiques, pour échapper, dans l’esprit de l’Apôtre (Paul), aux innovations profanes des mots et des doctrines, fidèlement composé à partir des conciles et des anciens Pères].

  4. Aux pages 211‑213, est imprimé l’arrêt, daté du 21 janvier 1663, condamnant la thèse de Gabriel Drouet de Villeneuve défendant l’infaillibilité pontificale (v. note [2], lettre 741).

  5. Aletophilus est celui qui aime la vérité (alêtheia en grec) et Charitopolis, la ville de la bienveillance (charis).

  6. Charitopolis, sans nom, 1663, in‑8o de 214 pages.

  7. V. seconde notule {a}, note [43] du Borboniana 6 manuscrit.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 28 octobre 1663, note 1.

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(Consulté le 24/04/2024)

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