Note [12] | |
Hydropisie (Furetière) : « enflure des membres du corps causée par une eau qui se coule entre cuir et chair, lorsque le foie ne fait plus ses fonctions. L’hydropisie est mortelle aux vieillards ; les jeunes gens en guérissent. Il y a aussi une hydropisie causée par les vents. {a} Elle occupe quelquefois toute l’habitude du corps, et quelquefois une seule partie, particulièrement le ventre inférieur, et cette capacité qui est entre le péritoine et les intestins. {b} Elle a divers noms suivant les différentes parties qu’elle afflige. Ainsi dans les bourses, elle s’appelle hydrocèle, en la gorge bronchocèle, en la poitrine pleurocèle, {c} etc. L’hydropisie des vents s’appelle par Hippocrate, hydropisie sèche, {d} quoiqu’elle ne soit pas sans mélange d’humeurs. Elle est nommée par les Grecs tympanites, parce qu’en frappant le ventre, il sonne comme un tambourin nommé en grec tympanon. Toute hydropisie est engendrée d’un grand refroidissement de foie, soit par son propre vice, soit par la communication des autres parties, qui sont cause que la sanguification {e} est dépravée. On guérit quelquefois l’hydropisie par la paracentèse, qui est une piqûre qu’on fait à côté du nombril avec la lancette. » {f} L’hydropique est le malade atteint d’hydropisie. En termes modernes, l’hydropisie est une rétention d’eau dans une ou plusieurs parties du corps : membres inférieurs (œdème), enveloppes des poumons (plèvre) avec épanchements pleuraux (hydropisie du poumon ou pleurocèle), cavité péritonéale avec ascite (hydropisie des vents). Quand la rétention est généralisée, on parle d’anasarque (hydropisie confirmée). En dehors des affections locales (inflammation [v. note [6], lettre latine 412], notamment tuberculeuse), la cause majeure de l’hydropisie est l’insuffisance des fonctions assurées par le cœur, les reins, ou le foie. L’hydropisie demeure un symptôme très fréquent, mais n’est plus une maladie en soi. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Claude II Belin, le 2 janvier 1632, note 12.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0008&cln=12 (Consulté le 14/12/2024) |