Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 19, note 13.
Note [13]

Prunes séchées au soleil ou dans un four, les pruneaux étaient à la base de préparations laxatives, dont le diaprun (v. note [38], lettre 150). L’Encyclopédie méthodique a détaillé leur emploi médicinal :

« La décoction épaisse des pruneaux acides convient très bien pour combattre la constipation ; plus étendue d’eau, cette décoction sert d’excipient pour les potions purgatives, et elle est employée avec avantage dans les cas de fièvres inflammatoires ou bilieuses, dans les ardeurs d’entrailles, les irritations intestinales, dans les catarrhes, les dysenteries, les phlegmasies des membranes muqueuses intestinales, toutes les fois qu’il s’agit seulement de faciliter les évacuations alvines. Les pruneaux cuits sont l’un des aliments que l’on accorde le plus souvent aux malades et aux convalescents ; ils sont nourrissants, légèrement purgatifs, et leur décoction, convenablement édulcorée avec du sucre, forme une boisson tempérante assez agréable. »

La ruse du médecin à l’égard du malade consistait à lui faire consommer un fruit, au lieu d’un médicament purgatif venant de chez l’apothicaire, dont il ne voulait pas entendre parler. La duperie consistait à mêler discrètement des remèdes nettement plus puissants à cette potion d’apparence anodine.

Un nouet (nodulus linteus) était un « petit paquet de quelque drogue enfermé dans un nœud de linge, qu’on fait tremper ou bouillir dans une liqueur pour lui en donner le goût, ou lui en communiquer la vertu » (Furetière).

Le fenouil (v. note [62], lettre latine 351, pour l’étymologie de ce mot), plante aromatique au goût très puissant, encore consommée de nos jours, possède quelques vertus thérapeutiques, qu’on mettait alors à profit (Chomel, 1741) :

« Les feuilles et les semences de fenouil sont bonnes pour éclaircir la vue et pour la fortifier ; elles provoquent le lait aux nourrices, elles fortifient l’estomac et adoucissent les âcretés de la poitrine. La semence, prise après le repas, chasse les vents, aide la digestion et fait bonne bouche quand on la mâche. »

Le séné est un puissant purgatif (v. note [6], lettre 15), mais avec l’inconvénient d’être aussi extrêmement venteux (générateur de flatulences intestinales, v. note [3], lettre 160). Pour pallier cela, on l’associait souvent à un remède carminatif, c’est-à-dire « qu’on applique aux coliques et autres maladies flatueuses pour dissiper les vents », tel que le fenouil (ce qui aromatisait la potion de manière très spécifique).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 19, note 13.

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(Consulté le 19/04/2024)

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