À Charles Spon, le 7 février 1648, note 14.
Note [14]

De ces trois traités manuscrits « des Humeurs, de la Chaleur innée {a} et des esprits, et des Parties solides [solidis, sic pour similaribus, semblables] », {b} deux ont paru sous le titre général de :

Caspari Hofmanni, Doctoris Medici, et in Academia Altorfina publici Professoris primarii, Opuscula Medica.

[Opuscules médicaux de Caspar Hofmann, docteur en médecine et premier professeur public en l’Université d’Altdorf]. {c}


  1. La médecine distinguait deux sortes de chaleurs corporelles :

    • la chaleur innée (calor innatus ou nativus, calidum innatum ou nativum), autrement dite naturelle, bienfaisante et indispensable, était le principe même de la vie, qui animait l’être, dont elle engendrait les esprits (énergie, mouvements, respiration, battements cardiaques, influx nerveux) ; la mort était caractérisée par l’extinction de la chaleur innée ;

    • la chaleur étrangère ou externe arrivait par accident ou du dehors, provoquée notamment par le « mauvais air », les remèdes ou les aliments ; elle était cause de maladies, et surtout des fièvres.

  2. Francfort, Thomas Matthias Götze, 1667, in‑4o.

Malgré son titre identique, cet ouvrage est entièrement distinct des Opuscula medica d’Hofmann édités par Guy Patin à Paris en 1647 (v. note [10], lettre 140). Il est composé de trois parties dont aucune n’y figurait, et dont chacune possède son frontispice et sa pagination propres.

  1. De Medicamentis officinalibus, tam simplicibus quam compositis, libri duo. Accesserunt quasi Paralipomena, quæ vel ex Animalibus, vel ex Mineralibus petuntur. Opus triginta annorum : Editione Parisina castigatius ac emendatius [Deux livres de Caspar Hofmann, docteur en médecine et premier professeur public à l’Université d’Altdorf, sur les Médicaments officinaux, tant simples que composés. Avec, en supplément, ceux qui sont tirés soit des animaux, soit des minéraux ; somme de trente années de travail, mieux revue et corrigée que celle de Paris] {a} (563 pages)  l’épître originelle d’Hofmann à Guy Patin (datée d’Altdorf en mars 1646) est précédée par cette dédicace de l’imprimeur :

    Viro perillustri et excellentissimo, Domino Guidoni Patino, Bellovaco Doctori Medico Parisiensi et Professori Regio Philologo et Polyhistori celeberrimo hoc opus ab auctore antehac consecratum nunc denuo editum Debitæ observantiæ causæ D.D.D. Thomas Matthias Götze.

    [Thomas Matthias Götze {b} offre par due déférence au très illustre et très excellent Maître Guy Patin, natif du Beauvaisis, docteur en médecine de Paris et professeur royal, très célèbre philologue et grand érudit, cet ouvrage que l’auteur lui a déjà dédié et qui est maintenant réédité].


    1. 1646, v. note [7], lettre 134.

    2. V. note [5], lettre latine 139.

  2. De Calido innato et Spiritibus, Syntagma in duos libros tributum, cum præfatione de Sectis philosophorum [Recueil en deux parties, de la Chaleur innée {a} et des Esprits, avec une préface sur les Sectes des philosophes] (116 pages), avec cette dédicace :

    Viro nobilissimo atque excellentissimo Domino Carolo Patino, Doctori Medico Parisiensi et Professori Regio Guidonis Patris candorem ac integritatem imitanti adæquantique Sebastianus Schefferus D. in Sui Memoriam.

    [Au très noble et très excellent Maître Charles Patin, docteur en médecine de Paris et professeur royal, qui reproduit et égale la franchise et la solidité de son père, Guy, Sebastian Scheffer le dédie en souvenir de lui]. {b}


    1. Ma traduction respecte strictement les datifs et les génitifs, ce qui fait abusivement attribuer à Charles Patin le titre de professeur royal, et peut laisser penser que Guy est mort.

  3. De Partibus similaribus liber singularis, Defectum quoquo modo suppleturus ejusdem prorsus argumenti libri, quem Galenus scripsisse se ait 8. Sent. Hipp. et Plat. 5. i. Nat. hum. præf. [Livre unique sur les parties similaires (v. note [7], lettre 270). Pour suppléer tout à fait en quelque sorte à l’absence du livre de même sujet que Galien dit avoir écrit, dans la préface de la Nature humaine, à propos de la 8e sentence d’Hippocrate et de Platon] (136 pages), épître datée du 31 janvier 1635.

V. note [2], lettre latine 344, pour les frontispices et les épîtres dédicatoires de ces trois parties.

Le troisième traité, de Humoribus [des Humeurs] ne se trouve dans aucun ouvrage d’Hofmann. Ses Chrestomathies, parues sous le titre d’Apologiæ pro Galeno libri tres… [Trois livres d’Apologie pour Galien…] (Lyon, 1668, v. note [1], lettre 929), contiennent des sections de Spiritibus et de Calido nativo (sections v et vi du livre ii), mais elles sont distinctes des traités dont il est ici question.

Jusqu’à leur laborieuse obtention, ces publications posthumes ont obsédé l’esprit de Guy Patin et hanté sa correspondance. V. note [2], lettre latine 443, pour la liste des manuscrits hofmanniens que Patin n’est jamais parvenu à faire imprimer.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 février 1648, note 14.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0150&cln=14

(Consulté le 05/12/2024)

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