À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 15.
Note [15]

Guillaume i de Bautru (Angers 1588-Paris 7 mai 1665), comte de Serrant, conseiller d’État ordinaire, était alors gouverneur des Ponts-de-Cé, près d’Angers (v. note [38], lettre 280). Habile politique, il avait successivement servi le maréchal d’Ancre (Concini), Richelieu et Mazarin. Libertin, courtisan assidu et poète médiocre connu pour ses bons mots, Richelieu l’avait nommé membre de l’Académie française dès sa création. Bautru devint chancelier de Gaston d’Orléans en 1650.

Porte-plume de la cour, Bautru était un de ceux qui rédigeaient la Gazette en sous-main. Deux satires anonymes en vers lui ont été attribuées : L’Ambigu (1617, v. note [23] du Borboniana 8 manuscrit) et L’Onosandre ou la Croyance du grossier (1619, v. note [38] du Borboniana 1 manuscrit). Son ami Gilles Ménage s’est beaucoup complu à citer ses bons mots, tel celui-ci : comme on le voyait ôter son chapeau devant un crucifix qui précédait un enterrement : « Ah ! lui dit-on, voilà qui est de bon exemple ! – Nous nous saluons, répondit-il, mais nous ne nous parlons pas » (G.D.U. xixe s.).

Cette réplique impie est tirée de l’historiette que Tallemant des Réaux a consacrée à Bautru et à ses mots d’esprit (tome i, pages 365‑372) ; elle confirme les services politiques et diplomatiques qu’il rendait à Richelieu, aux côtés du Père Joseph.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 15.

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(Consulté le 19/04/2024)

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