V. note [38] du Borboniana 1 manuscrit pour L’Onosandre de Guillaume i de Bautru, {a} publié dans le Cabinet satirique (Paris, 1620) et dirigé contre Hercule de Rohan, duc de Montbazon, {b} dont le nom est ici (peut-être volontairement) écorché en Montbazay.
L’Ambigu est une autre satire en vers de sept pages, attribuée à Bautru. Elle a été imprimée, suivie de la Réponse à l’Ambigu. {c} Elle était dirigée contre Jean Davy Duperron (ou Du Perron, Vire vers 1565-Montauban 1621), sieur de La Guette, frère cadet du cardinal Jacques Duperron, {d} archevêque de Sens de 1608 à 1618. Jean avait été son coadjuteur et lui avait succédé après sa mort. Attaché au cardinal de Richelieu, il l’avait accompagné au siège de Montauban {e} et y était mort de maladie.
- V. note [15], lettre 198.
- V. note [14], lettre 313.
- sans lieu ni nom, 1617, une feuille de huit pages.
- V. note [20], lettre 146.
- V. note [6], lettre 173.
Tallemant des Réaux a parlé des satires de Bautru dans deux de ses historiettes.
- L’Archevêque de Sens, sur les Duperron (tome i, page 43) :
« Son frère, qui fut archevêque de Sens après lui, était un fort ridicule personnage. Avant la mort de son frère, on l’appelait l’Ambigu, car il n’était ni d’église, ni de robe, ni d’épée ; ni ignorant, ni savant. Il faut lire la pièce que Bautru fit contre lui, qu’il a intitulée L’Ambigu. {a} Quand son frère alla à Rome, il fut longtemps à décider s’il l’y mènerait ou non, et il disait plaisamment que cet homme était si ambigu qu’il rendait ambiguës toutes les choses qui le concernaient. Quand il fut fait archevêque, pour montrer qu’il savait du latin, il traduisit toutes les harangues de Quinte-Curce et le traité de Amicitia de Cicéron ; {b} mais il ôta sur ce point-là l’ambiguïté où l’on avait été jusqu’alors, car il persuada tous ceux qui s’y connaissaient qu’il n’entendait pas cette langue. » {c}
- Bautru (tome i, pages 366‑367) :
« Il n’a jamais pu s’empêcher de médire ; et comme les chiens ne mordent guère sans avoir des coups de bâton, le pauvre Bautru ne manqua pas d’en avoir, car il n’eut pas la discrétion d’épargner M. d’Épernon. {d} S’il n’a dit ce que j’en ai ouï dire, je trouve le mot assez méchant pour mériter quelque correction, mais non pas si rude. Il y avait un vieil Espagnol à la cour, qu’on appelait Gilles de Metz ; {e} Bautru disait : “ N’est-ce pas une chose étrange que Gilles de Metz passe pour si vieux ? Car M. d’Épernon est son père ; on sait bien qu’il a fait Gilles de Metz. ” {f} Les Simon, c’étaient les donneurs d’étrivières de chez M. d’Épernon, l’étrillèrent comme il faut. Quelque temps après, un de ces satellites, en passant auprès de lui, se mit à le contrefaire comme il criait quand on le battait. Bautru ne s’en déferra point, {g} et dit : “ Vraiment, voilà un bon écho ! Il répond longtemps après. ”
Il eut aussi de grands démêlés avec M. de Montbazon pour en avoir fait cent railleries, comme {h} que c’était un homme bien fait et qu’il n’y avait pas au monde un plus beau corps nu (il équivoquait sur le mot cornu). D’ailleurs, le bonhomme avait su que L’Onosandre était une pièce contre lui. La reine mère {i} accommoda cela, et on dit que M. de Montbazon, entre autres choses, l’ayant menacé de coups de pied, il faisait remarquer à la reine mère : “ Madame, voyez quel pied ! Que fût devenu le pauvre Bautru ? ” (M. de Montbazon était fort grand et puissant). »
- Bautru n’y est guère moins ambigu que sa victime, qu’il surnomme Lisique : il la dit hermaphrodite (v. note [2] du Naudæana 3, avec hésitation de la sage-femme sur le sexe de l’enfant à sa naissance), mais lui prête une grande assiduité priapique auprès des femmes.
- Lælius, ou de l’Amitié, traduit du latin de Cicéron (Paris, Antoine Estienne, 1618, in‑4o). Je n’ai pas trouvé le Quinte-Curce.
- Deux ouvrages attribués à Jean Duperron sont en ligne sur Gallica : une Apologie pour les jésuites (Paris, Antoine Estienne, 1614, in‑8o), et une Partie du premier livre de l’Énéide de Virgile (Paris, Robert Estienne, 1610, in‑4o, en vers français).
- Jean-Louis Nogaret de La Valette, duc d’Épernon (v. note [12], lettre 76) avait été gouverneur de Metz de 1583 à 1634.
- Note de Tallemant : « Un des Espagnols qui furent chassés avec Antonio Perez » ; lequel Perez (1539-1611) avait été secrétaire d’État du roi Philippe ii d’Espagne. Disgracié en 1579, il avait été emprisonné, puis fut chassé et erra ensuite dans divers pays d’Europe.
- Faire Gilles : « s’enfuir » (Furetière).
- Ne resta pas muet.
- Par exemple.
- Marie de Médicis.
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