L. 76.  >
À Charles Spon,
le 5 février 1643

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 février 1643

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0076

(Consulté le 28/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Il y a longtemps que je dois réponse à votre dernière, laquelle est datée du 30e de décembre de l’an passé, et qui m’a été apportée céans en mon absence. Parce que dans icelle vous y faites mention d’un paquet que vous m’envoyez, j’attendais toujours à vous mander le tout ; mais puisqu’il ne vient pas et de peur qu’en attendant vous ne soyez en peine de mes nouvelles, je vous écris celle-ci pour vous dire que M. Le Roy, [2] Parisien, présent porteur et aujourd’hui marchand domicilié à Lyon, est fort mon ami, qui s’est volontiers chargé de la présente et qui a le bonheur de vous bien connaître, vous et votre famille, de laquelle il m’a parlé avec toute sorte d’honneur. Pour mon paquet que vous avez adressé à M. Jost, [3] il viendra quand il pourra et en ferai part à M. Moreau [4] selon que me mandez. Pour l’exécution de M. de Thou, [5] je l’ai céans de Lyon, et a été aussi imprimée à Paris. [1] J’ai aussi un traité de votre M. Meyssonnier, [6] qui est in‑4o de l’an 1641, Nova et arcana doctrina febrium, etc. ; [2] s’il est en votre paquet, il n’importe, j’aime mieux l’avoir deux fois que point du tout. Je vous remercie de la description que m’avez faite du personnage. Vous, comme vous êtes bon, vous n’en dites pas encore tout le mal que vous en savez, et que je devine aisément de ce que j’ai vu de lui. Pour l’avenir, je souhaite qu’il ne fasse rien imprimer autre chose s’il n’est mieux que par ci-devant. Il s’est déjà assez acquis d’honneur, je lui conseillerais volontiers d’en demeurer là. Je vous prie de vous souvenir de tout ce qu’a fait le P. Labbé, [7] et particulièrement de celle qui est à l’honneur du feu cardinal[8] intitulée Mysterium, comme aussi du Tabulæ historicæ, triumphales, etc[3][9] Le Cordelier de Buchanan [10][11] est une rare pièce. Je vous prie de ne la pas négliger si jamais vous la rencontrez, elle est bonne pour vous et pour moi. Buchanan, qui a été un homme incomparable, a bien accommodé en son latin le prétendu patriarche des capucins [12] et Florent Chrestien [13] lui a bien rendu son change en français. [4] Le Franciscanus est commun en latin ; je l’ai bien céans en français, mais il n’est pas à moi, c’est une rare pièce, et opusculum auro contra charum[5][14] J’ai vu en cette ville deux feuilles du Sennertus [15] que Huguetan [16] imprime à Lyon in‑8o, on m’a dit qu’il aura environ 30 feuilles. Je pense que l’édition en est achevée de l’heure que j’écris ceci. Ne vous donnez pas la peine de m’en envoyer, j’espère que nous n’en manquerons pas, je pense que ce sera un bon livre. Nos libraires n’ont aucun droit sur ce livre. [6] Pour nos thèses, [17] bonnes ou mauvaises, il n’en échappe point. J’en ai céans un paquet pour vous. La première année du cours sera achevée à Pâques et alors, icelles délivrerai à qui vous voudrez. [7] Pour les deux traités de Caspar Hofmannus, [18] je les ai vus ici. Ils sont en un petit volume in‑12 avec le portrait de l’auteur, qui est septuagenarius ; [8] ce livre serait bon à être imprimé. Pour le livre de Beverovicius [19] intitulé Exercitatio Io. Beverovicii in Hipp. aph. de Calculo, je l’ai céans il y a longtemps : c’est une réponse à M. de Saumaise, [20] in cuius fine leguntur aliquot epistolæ[9] entre lesquelles il y en a une de votre M. Meyssonnier et une aussi de moi. L’auteur est bien de mes amis, qui a mis là-dedans une de mes épîtres sans que j’en susse rien ; il m’en avait aussi envoyé une copie de Hollande que je n’ai pas reçue. Si néanmoins vous en désirez, il y aura moyen de vous en faire tenir, comme aussi du livre du savant M. de Saumaise, de Calculo. Pour tous les autres livres qui sont sur le catalogue de la foire de Francfort, [10][21][22][23] je les ai. J’ai fait vos recommandations à MM. Moreau et Bourdelot. [11][24][25] Ici est en vente le troisième tome de l’Histoire romaine de M. Dupleix, [26] depuis huit jours. Ce troisième tome est depuis Jules César jusqu’à Charlemagne ; [27] deux autres restent qu’il fera. Maintenant il travaille à l’Histoire de M. d’Épernon[12][28][29] c’est l’auteur même qui me l’a dit. On imprime en Hollande un livre de M. de Saumaise de lingua hellenistica, adversus Dan. Heinsium[13][30][31] Samuel Maresius, ministre français à Bolduc, [32] a fait tout fraîchement deux livres in‑8o assez gros de Antechristo adversus Hugonem Grotium[14][33][34] Il écrit fort bien. Je les ai vus chez un ami à qui ils ont été envoyés, mais je pense qu’il nous en viendra pour notre argent. Je vous baise très humblement les mains et suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Patin.

De Paris, ce 5e de février 1643.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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