À André Falconet, le 29 juillet 1661, note 2.
Note [2]

Il s’agissait du noble suédois Clas (Claes) Tott (1630-1674), ambassadeur dont Loret a chanté la brillante introduction (Muse historique, livre xii, lettre xxx, du samedi 31 juillet 1661, pages 382‑383, vers 19‑72) :

« Le comte du Tott, qui ne cède
À pas un des grands de Suède,
En ce que doit avoir d’honneur
Tout brave et généreux seigneur,
C’est-à-dire, en esprit, courage,
Grâce, politesse et lignage,
Lundi dernier, jour assez beau,
Arriva dans Fontainebleau,
Suivi d’une nombreuse presse
De gens de cour et de noblesse,
Desquels tous il fut escorté
Par ordre de Sa Majesté.

Clérambault, maréchal de France, {a}
Homme de haut rang et prestance,
Par le même ordre avait pris soin
D’aller au-devant assez loin
De cet ambassadeur illustre,
Qui parut avec grand lustre.

Premièrement, il est constant
Que son train était éclatant,
Ses carrosses étaient superbes,
Et sans, par de pompeux adverbes,
Faire en cette narration
Aucune exagération,
Les habits de ses domestiques
Étaient brillants et magnifiques,
Quoiqu’avec des marques de deuil,
Leur feu prince étant au cercueil.
Bref, le nombre des gentilshommes,
Tous bien faits et fort galants hommes,
Et la plupart, à ce qu’on dit,
Gens de naissance et de crédit ;
De ses pages la multitude,
Aussi bien que leur lestitude,
Et celle de ses estafiers,
Que leurs beaux atours rendaient fiers,
Faisant honneur à leur contrée,
Ornèrent si bien cette entrée
Que l’on admira la splendeur
De cet illustre ambassadeur.

Mardi, conduit à l’audience,
Il fit au roi sa révérence,
Qui l’écouta, qui l’applaudit,
Et plusieurs doux propos lui dit.
Il fut chez les reines ensuite,
Où sa personne fut conduite
(Quoiqu’il fît ce jour-là bien chaud)
Par les sieurs Bonneuil et Giraut ; {b}
Puis il vit Monsieur et Madame, {c}
Qu’un bel amour toujours enflamme.
Et de là, chacun en son rang,
Messeigneurs les princes du sang,
Sans oublier chaque notable
De cette cour incomparable. »


  1. Philippe de Clérambault, comte de Palluau, v. note [44], lettre 156.

  2. V. note [20] du Borboniana 2 manuscrit, pour René de Thou, sieur de Bonneuil ; « Guiraut » peut être une transcription fautive de Guitaut (François de Pechpeyrou-Comminges, v. note [22], lettre 223).

  3. Philippe d’Orléans et son épouse, Henriette-Anne d’Angleterre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 29 juillet 1661, note 2.

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(Consulté le 25/04/2024)

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